Puisque le corps législatif du Canada a pour modèle le parlement britannique, les rôles de ses présidents ont également suivi ce modèle.
Au Sénat, le Président a assumé le rôle plus limité du lord chancelier du Royaume-Uni, qui a présidé la Chambre des lords — la Chambre haute britannique — jusqu’à ce qu’ils élisent leur premier président en 2006.
À l’origine, le Président guidait le Sénat dans l’exécution de l’ordre quotidien des travaux et veillait à ce que tous les sénateurs aient la chance de se faire entendre. En 1906, les sénateurs ont modifié leurs règles et ont accordé au Président le pouvoir de maintenir l’ordre et le décorum à l’intérieur de la Chambre.
Ces changements ont conféré au Président le pouvoir d’interrompre les procédures afin de faire respecter le Règlement du Sénat et de se prononcer sur les rappels au Règlement (qui permettent à un sénateur de débattre le fait qu’une règle ou une procédure habituelle n’a pas été suivie).
En 1991, on a octroyé au Président le pouvoir de suspendre les débats pour rétablir l’ordre. Cependant, même s’il détient toujours ce pouvoir, ce dernier est rarement utilisé lors de débats.
Le mandat du Président n’a pas de durée fixe, mais il a tendance à être relativement court. Il y a eu 45 présidents du Sénat depuis la Confédération; la durée moyenne de service est de trois ans.
Le Président, figure solennelle et gardien de l’institution, représente la tradition au Sénat. Il est le seul sénateur à porter encore la tenue juridique traditionnelle : une toge noire, un col à brides et un tricorne.
En signe de respect, les sénateurs saluent ou s’inclinent encore devant le fauteuil du Président lorsqu’ils entrent dans la Chambre ou en sortent. De plus, le Président doit être entré dans la Chambre — avec le défilé du Président — et doit avoir lu les prières d’ouverture avant qu’une séance du Sénat puisse débuter.