Le Centre de conférences du gouvernement : un monument qui rappelle les deux guerres mondiales
Cet article fait partie d’une série sur le déménagement du Sénat du Canada à l’édifice du Sénat du Canada, auparavant connu sous le nom de Centre de conférences du gouvernement. En 2018, le Sénat a entamé son déménagement au nouvel édifice, une ancienne gare construite en 1912, alors que l’édifice du Centre du Parlement – l’emplacement permanent du Sénat – sera restauré. Le Sénat commencera à opérer à partir de l’édifice du Sénat du Canada au début de 2019.
Les économies réalisées au profit des contribuables seront d’environ 200 millions de dollars comparativement à la proposition originale qui consistait à réinstaller le Sénat sur la Colline du Parlement. Il est prévu que le Sénat occupe cet emplacement temporaire pendant au moins 10 ans.
Jusqu’à il y a 50 ans, c’était une gare. Il assumera bientôt les fonctions de chambre provisoire du Sénat. Peu importe son rôle, le Centre de conférences du gouvernement d’Ottawa a toujours été étroitement associé aux sacrifices consentis par les Canadiens pendant la guerre.
Tout a commencé en août 1914, peu de temps après la déclaration de guerre de la Grande‑Bretagne à l’Allemagne. Premier régiment canadien à avoir servi sur le front occidental, le Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, s’est rassemblé à Ottawa et s’est entraîné au parc Lansdowne. Le 28 août, le régiment a défilé devant des milliers de spectateurs enthousiastes jusqu’à la gare centrale Grand Trunk avant de partir pour le front occidental.
Quand Ottawa a appris la reddition de l’Allemagne, le 11 novembre 1918, un grand défilé militaire s’est déroulé au nord du Manège militaire de la place Cartier et a été amalgamé à une foule de festivités civiles sur la plaza devant la gare.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les régiments d’Ottawa se sont appareillés à partir de ce qu’on appelait dorénavant la gare Union. Parmi eux, les Cameron Highlanders, la seule unité d’Ottawa à débarquer sur la plage Juno le jour J, et la 3e Compagnie de campagne, GRCG, qui construisit des routes, des ponts et des réseaux de communication pendant l’invasion de la Sicile.
Des foules en adoration longeaient la gare Union lorsque le roi George VI et la reine Elisabeth, la Reine-Mère, arrivèrent à Ottawa lors de leur visite, en 1939. Le couple royal venait pour renforcer la solidarité britannique et canadienne et pour dévoiler le nouveau Monument commémoratif de guerre sur la Place de la Confédération.
En décembre 1941, une délégation officielle accueillit le premier ministre britannique Winston Churchill à son arrivée à la gare Union. Son allocution notoire devant le Parlement, « Mais quel poulet! Mais quel cou! », dans laquelle il critiquait de façon cinglante l’impérialisme allemand, japonais et italien, fut diffusée en direct à la radio de la CBC dans l’ensemble du pays.
Lorsque l’Allemagne annonça sa capitulation sans condition, le 8 mai 1945, des milliers d’Ottaviens convergèrent vers la Place de la Confédération pour célébrer le Jour de la Victoire en Europe. Des feux d’artifice explosaient au-dessus de la gare Union tandis que la foule chantait : « Hourra, hourra, tout le monde est là ».
Selon le sénateur Joseph A. Day, diplômé du Collège militaire royal du Canada et ancien président du Sous-comité des anciens combattants, le futur emplacement du Sénat est imprégné de liens avec la guerre.
« Il est impossible d’oublier les sacrifices consentis par le Canada en temps de guerre quand on occupe une chambre entourée de tableaux de guerre monumentaux. Je soupçonne que mes collègues du Sénat trouveront cela d’autant plus vrai lorsque nous emménagerons dans le Centre de conférences du gouvernement, en 2018, puisque l’édifice établit un lien fondamental entre ce lieu et les deux guerres. »
Le 26 septembre, le sénateur a organisé une réception sur la Colline du Parlement pour lancer Le Monde se souvient, une exposition commémorative qui rend hommage à 661 837 soldats qui ont perdu la vie en 1917, notamment en projetant leurs noms sur les murs du Centre de conférences du gouvernement.
« En cette année marquant le centième anniversaire d’une guerre qui a coûté la vie à plus de neuf millions de soldats, il ne suffit plus de se souvenir simplement de ceux qui sont morts au combat comme « d’eux », a déclaré R. H. Thomson, acteur et dramaturge canadien, qui produit l’exposition. Nous ne devons pas oublier leur nom. Nous devons les rendre publics. »