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La prospérité à la pompe

Le Canada possède la troisième réserve de pétrole en importance au monde. Toutefois, les infrastructures énergétiques sous-développées font en sorte que les Canadiens sont dépendants du pétrole étranger et exportent principalement les ressources pétrolières aux États-Unis.

Il est essentiel de développer une stratégie en matière de transport pétrolier. Cependant, une telle stratégie doit tenir compte des préoccupations environnementales et des droits des peuples autochtones qui ont des revendications territoriales sur les trajets de pipelines proposés.

Le Comité sénatorial des transports et des communications voyage présentement dans l’Ouest et dans l’Est du Canada afin de proposer une stratégie responsable pour faciliter le transport du pétrole brut au Canada.

 

Edmonton

JOUR 1 – Les avantages des pipelines sont « énormes, » dit‑on aux sénateurs

EDMONTON – Selon les témoignages que les sénateurs ont entendus lundi, investir dans l’infrastructure des pipelines relancera l’économie chancelante de l’Alberta, permettra de générer des milliards de dollars pour les gouvernements fédéral et provinciaux, et créera des emplois partout au pays.

« Les retombées économiques éventuelles sont énormes, » a déclaré M. David MacLean, vice-président des politiques de l’Alberta Enterprise Group.

Le sénateur Michael MacDonald

MacLean comptait parmi les nombreux témoins reçus par le Comité sénatorial des transports et des communications lors d’une séance publique tenue à Edmonton. Le comité mène une mission d’information dans l’Ouest canadien; ses membres cherchent à élaborer une stratégie favorisant le transport responsable du pétrole brut au Canada.

« Nous voulons que le produit se rende aux marchés, » a déclaré le sénateur Michael MacDonald, vice-président du comité, durant la séance. « Nous voulons trouver comment le transporter jusque‑là. »

L’Alberta Enterprise Group, le groupe de M. MacLean, représente des entreprises qui emploient 150 000 Canadiennes et Canadiens dans tous les secteurs de la province. Ce n’est pas une période facile pour ses travailleurs.

« La situation est difficile, les temps sont durs, » a‑t‑il affirmé.

Toutefois, il a dit au comité que construire des pipelines représenterait « un plan de relance incroyable ».

Selon M. MacLean, à lui seul, le projet d’oléoduc Énergie Est – qui relierait l’Alberta aux raffineries et aux ports de l’Est du Canada – permettrait aux gouvernements fédéral et provinciaux de toucher des revenus additionnels s’élevant à 31,9 milliards de dollars. Ces revenus viendraient surtout de l’impôt des sociétés.

Le sénateur Terry Mercer a affirmé que les chiffres étaient convaincants.

« Faites le calcul, » a déclaré le sénateur Mercer. « Le calcul est assez simple. »

Les sénateurs se sont dits préoccupés par les répercussions environnementales possibles d’un déversement dans les voies d’eau de ce qu’on appelle le « dilbit » – le bitume lourd des sables bitumineux de l’Alberta qui a été dilué afin qu’il puisse être transporté par pipeline.

Le sénateur Terry Mercer et le sénateur Grant Mitchell

Or, Mme Heather Dettman, chercheuse scientifique principale chez Ressources naturelles Canada, a dit aux sénateurs que selon ses recherches, il serait plus facile de nettoyer un déversement de bitume dilué qu’un déversement de pétrole brut conventionnel.

Mme Dettman a simulé des déversements de pétrole dans des réservoirs d’eau spéciaux, dans son laboratoire de Devon, en Alberta. Elle a découvert que le pétrole brut lourd a tendance à rester à la surface de l’eau; il est donc relativement facile à récupérer, même plusieurs jours plus tard.

Elle a affirmé que le pétrole brut conventionnel, de son côté, a tendance à se disperser dans l’eau et à se mélanger aux sédiments dans le fond des cours d’eau, ce qui le rend beaucoup plus difficile à enlever.

Pour sa part, la mairesse de Red Deer, Mme Tara Veer, a dit au comité que le transport sécuritaire et responsable du pétrole de l’Alberta offre des avantages environnementaux, économiques et sociaux à tous les Canadiens.

« La discussion est centrée sur la question de construire ou non des pipelines, » a‑t‑elle déclaré.

« Ce que nous devons faire, c’est recentrer la conversation pour tenter de trouver des moyens de transporter les produits d’ici vers les marchés nationaux et internationaux, en toute sécurité. »

Elle était accompagnée à la séance du comité par des membres de l’Alberta’s Industrial Heartland Association, un regroupement de municipalités sans but lucratif voué au développement éco-industriel durable.

Les résidents de leurs régions vivent avec des infrastructures de pipelines depuis des années, a‑t‑on dit au comité – presque tout est enterré et invisible.

« Les redevances sur l’énergie, l’impôt sur le revenu et les paiements de péréquation du gouvernement fédéral sont transformés en infrastructure publique essentielle », a déclaré Mme Veer. « L’ensemble des régions et tous les Canadiens dépendent de l’énergie. »

Le comité fera des visites d’information mardi, puis reprendra les séances publiques mercredi, à Calgary.

Edmonton

JOUR 2 – Les sénateurs entendent que la consultation n’est pas un obstacle aux pipelines

EDMONTON – Dans le cadre d’une mission d’étude à Edmonton, mardi dernier, les sénateurs ont entendu que les grands projets de pipelines pourraient se concrétiser malgré la tenue de vastes consultations publiques.

Le vice-président d'Enbridge, Scott McEachern parle au sénateur McDonald et au sénateur Mercer

Les membres du Comité sénatorial des transports et des communications ont pris une pause des audiences publiques pour s’arrêter à une station de pompage pendant la deuxième journée de leur périple dans l’Ouest canadien. Ils ont ainsi effectué une visite matinale du terminal sud d’Enbridge Inc, à Edmonton.

Ils ont visité les vastes installations qui reçoivent diverses formes de pétrole et d’où elles sont distribuées par un réseau de tuyaux qui s’étend sur la plus grande partie du continent.

Le vice‑président du Génie et des projets d’Enbridge, Scott McEachern, qui avait comparu la veille devant le comité en sa qualité de membre du conseil d’administration de la Chambre de commerce d’Edmonton, a présenté aux sénateurs un projet ambitieux visant à remplacer environ 1 100 kilomètres d’oléoducs.

Il a déclaré aux sénateurs que l’accès à toutes les terres requises pour la réalisation du projet était déjà garanti à l’entreprise, qui a consulté toutes les personnes touchées dans un rayon d’environ 300 kilomètres du trajet de pipelines, dont 150 groupes autochtones.

On estime que ce projet créera directement et indirectement environ 25 000 emplois.

Le comité étudie actuellement les moyens pouvant faciliter le transport du pétrole brut au Canada. Il sera à Calgary mercredi, pour la reprise des audiences publiques.

Calgary

JOUR 3 : L’acceptation sociale domine les audiences publiques de l’Office national de l’énergie à Calgary

CALGARY – L’Office national de l’énergie (ONE) doit faire son travail, et le gouvernement fédéral doit lui faire confiance, ont déclaré les sénateurs mercredi.

Le sénateur Doug Black

Lors de sa comparution mercredi devant le Comité sénatorial des transports et des communications, le président et premier dirigeant de l’ONE, Peter Watson, a promis de faire mieux, moins d’un mois après la récusation de trois commissaires siégeant aux audiences sur le projet Énergie Est.

Selon M. Watson, les membres en question avaient tous agi de bonne foi.

Il a informé les sénateurs que les commissaires s’étaient récusés pour éviter toute crainte de partialité.

Watson a affirmé que tout est toujours plus clair après coup.

Le sénateur Doug Black a remercié M. Watson pour ses observations franches concernant les moyens d’améliorer le travail que fait son organisation.

Watson a expliqué que l’ONE pèse les pour et les contre des projets afin d’en arriver à une décision qui, selon l’organisation, est dans l’intérêt public.

Il revient toutefois au gouvernement fédéral de déterminer si un projet donné obtiendra le feu vert.

Le vice-président du comité, le sénateur Michael MacDonald, a encouragé l’ONE à faire son travail, ajoutant qu’il espère que le gouvernement fédéral aura le courage d’utiliser son pouvoir pour prendre la bonne décision.

Pour cela, il faut que l’organisme fédéral responsable fasse preuve de leadership et de direction, a laissé entendre le sénateur MacDonald.

UN SENTIMENT UNIVERSEL

Le vice-président du comité sénatorial des transports et des communications, le sénateur Michael MacDonald

Selon Peter Forrester, directeur principal de Kinder Morgan, les projets de pipeline font déjà l’objet d’un examen approfondi de l’ONE mais se heurtent à de nombreux autres obstacles réglementaires.

Le projet d’agrandissement du réseau Trans Mountain, qui vise à élargir un réseau de pipelines reliant l’Alberta à la côte Ouest, doit non seulement être approuvé par l’ONE, mais aussi par des municipalités, des groupes autochtones et des organismes provinciaux de l’Alberta et de la Colombie‑Britannique.

Selon M. Forrester, le processus dure depuis près d’une dizaine d’années.

Forrester a consacré une bonne partie de son témoignage à disséquer le concept de « licence social » qui, selon lui, présente un dernier obstacle insurmontable pour les entreprises qui cherchent à acheminer le pétrole de l’Alberta vers des marchés, et ce en raison de groupes qui considèrent cette licence comme un droit de veto.

Selon lui, les individus qui appartiennent à cette catégorie s’opposent à l’exploitation des ressources pour des raisons philosophiques et refusent de participer de bonne foi aux travaux nécessaires pour en arriver à un compromis.

Toujours selon M. Forrester, il importe peu, pour ces individus, que le droit de veto qu’ils souhaitent exercer aille complètement à l’encontre de l’intérêt public.

Il a expliqué que le concept de licence sociale s’avère plus utile s’il est interprété comme un moyen d’en arriver à un consensus voulant qu’un projet soit dans l’intérêt public.

De l’avis de M. Forrester, la démocratie passe par le consentement du peuple.

Forrester a repris les propos d’Abraham Lincoln en disant que l’on ne peut pas ignorer un sentiment universel, qu’il soit fondé ou non.

REGARD VERS L’EST

Le comité a également entendu Mike Priaro, un ingénieur et spécialiste de l’énergie, qui est revenu sur le sujet d’Énergie Est.

Le sénateur Terry Mercer

Priaro a soutenu que le projet devrait être prolongé jusqu’au détroit de Canso, dans le nord de la Nouvelle-Écosse, soit au-delà du terminal proposé dans la baie de Fundy à Saint John, au Nouveau-Brunswick.

Ses propos ont été bien accueillis par les sénateurs Michael L. MacDonald et Terry Mercer, qui ont exprimé à maintes reprises des inquiétudes concernant ce qui pourrait arriver dans la baie si Saint John demeure le point d’arrivée du pipeline.

La baie de Fundy abrite un écosystème fragile, la baleine noire (une espèce très menacée) et des mascarets importants. Selon M. Priaro, s’il y a plus de pétrole à Saint John, il y aura également plus de pétroliers qui navigueront ces eaux fragiles.

En revanche, le port du détroit de Canso est considéré comme l’un des meilleurs ports en eau profonde et l’un des plus sécuritaires de la côte Est, sans compter qu’il se trouve des centaines de kilomètres plus près des marchés de l’Europe et de l’Inde occidentale que le port de Saint John.

De plus, un embranchement de pipeline menant à Dartmouth (Nouvelle-Écosse) aurait pour effet de revitaliser la raffinerie qui se trouve déjà dans la ville et contribuerait à faire profiter toutes les provinces de la partie continentale du Canada atlantique des retombées économiques des ressources pétrolières brutes de l’Alberta, selon M. Priaro.

Le sénateur Mercer a déclaré que si l’industrie est en plein essor, le pays l’est aussi.

Le comité tiendra d’autres audiences publiques ce jeudi à Vancouver.

La prospérité à la pompe

Le Canada possède la troisième réserve de pétrole en importance au monde. Toutefois, les infrastructures énergétiques sous-développées font en sorte que les Canadiens sont dépendants du pétrole étranger et exportent principalement les ressources pétrolières aux États-Unis.

Il est essentiel de développer une stratégie en matière de transport pétrolier. Cependant, une telle stratégie doit tenir compte des préoccupations environnementales et des droits des peuples autochtones qui ont des revendications territoriales sur les trajets de pipelines proposés.

Le Comité sénatorial des transports et des communications voyage présentement dans l’Ouest et dans l’Est du Canada afin de proposer une stratégie responsable pour faciliter le transport du pétrole brut au Canada.

 

Edmonton

JOUR 1 – Les avantages des pipelines sont « énormes, » dit‑on aux sénateurs

EDMONTON – Selon les témoignages que les sénateurs ont entendus lundi, investir dans l’infrastructure des pipelines relancera l’économie chancelante de l’Alberta, permettra de générer des milliards de dollars pour les gouvernements fédéral et provinciaux, et créera des emplois partout au pays.

« Les retombées économiques éventuelles sont énormes, » a déclaré M. David MacLean, vice-président des politiques de l’Alberta Enterprise Group.

Le sénateur Michael MacDonald

MacLean comptait parmi les nombreux témoins reçus par le Comité sénatorial des transports et des communications lors d’une séance publique tenue à Edmonton. Le comité mène une mission d’information dans l’Ouest canadien; ses membres cherchent à élaborer une stratégie favorisant le transport responsable du pétrole brut au Canada.

« Nous voulons que le produit se rende aux marchés, » a déclaré le sénateur Michael MacDonald, vice-président du comité, durant la séance. « Nous voulons trouver comment le transporter jusque‑là. »

L’Alberta Enterprise Group, le groupe de M. MacLean, représente des entreprises qui emploient 150 000 Canadiennes et Canadiens dans tous les secteurs de la province. Ce n’est pas une période facile pour ses travailleurs.

« La situation est difficile, les temps sont durs, » a‑t‑il affirmé.

Toutefois, il a dit au comité que construire des pipelines représenterait « un plan de relance incroyable ».

Selon M. MacLean, à lui seul, le projet d’oléoduc Énergie Est – qui relierait l’Alberta aux raffineries et aux ports de l’Est du Canada – permettrait aux gouvernements fédéral et provinciaux de toucher des revenus additionnels s’élevant à 31,9 milliards de dollars. Ces revenus viendraient surtout de l’impôt des sociétés.

Le sénateur Terry Mercer a affirmé que les chiffres étaient convaincants.

« Faites le calcul, » a déclaré le sénateur Mercer. « Le calcul est assez simple. »

Les sénateurs se sont dits préoccupés par les répercussions environnementales possibles d’un déversement dans les voies d’eau de ce qu’on appelle le « dilbit » – le bitume lourd des sables bitumineux de l’Alberta qui a été dilué afin qu’il puisse être transporté par pipeline.

Le sénateur Terry Mercer et le sénateur Grant Mitchell

Or, Mme Heather Dettman, chercheuse scientifique principale chez Ressources naturelles Canada, a dit aux sénateurs que selon ses recherches, il serait plus facile de nettoyer un déversement de bitume dilué qu’un déversement de pétrole brut conventionnel.

Mme Dettman a simulé des déversements de pétrole dans des réservoirs d’eau spéciaux, dans son laboratoire de Devon, en Alberta. Elle a découvert que le pétrole brut lourd a tendance à rester à la surface de l’eau; il est donc relativement facile à récupérer, même plusieurs jours plus tard.

Elle a affirmé que le pétrole brut conventionnel, de son côté, a tendance à se disperser dans l’eau et à se mélanger aux sédiments dans le fond des cours d’eau, ce qui le rend beaucoup plus difficile à enlever.

Pour sa part, la mairesse de Red Deer, Mme Tara Veer, a dit au comité que le transport sécuritaire et responsable du pétrole de l’Alberta offre des avantages environnementaux, économiques et sociaux à tous les Canadiens.

« La discussion est centrée sur la question de construire ou non des pipelines, » a‑t‑elle déclaré.

« Ce que nous devons faire, c’est recentrer la conversation pour tenter de trouver des moyens de transporter les produits d’ici vers les marchés nationaux et internationaux, en toute sécurité. »

Elle était accompagnée à la séance du comité par des membres de l’Alberta’s Industrial Heartland Association, un regroupement de municipalités sans but lucratif voué au développement éco-industriel durable.

Les résidents de leurs régions vivent avec des infrastructures de pipelines depuis des années, a‑t‑on dit au comité – presque tout est enterré et invisible.

« Les redevances sur l’énergie, l’impôt sur le revenu et les paiements de péréquation du gouvernement fédéral sont transformés en infrastructure publique essentielle », a déclaré Mme Veer. « L’ensemble des régions et tous les Canadiens dépendent de l’énergie. »

Le comité fera des visites d’information mardi, puis reprendra les séances publiques mercredi, à Calgary.

Edmonton

JOUR 2 – Les sénateurs entendent que la consultation n’est pas un obstacle aux pipelines

EDMONTON – Dans le cadre d’une mission d’étude à Edmonton, mardi dernier, les sénateurs ont entendu que les grands projets de pipelines pourraient se concrétiser malgré la tenue de vastes consultations publiques.

Le vice-président d'Enbridge, Scott McEachern parle au sénateur McDonald et au sénateur Mercer

Les membres du Comité sénatorial des transports et des communications ont pris une pause des audiences publiques pour s’arrêter à une station de pompage pendant la deuxième journée de leur périple dans l’Ouest canadien. Ils ont ainsi effectué une visite matinale du terminal sud d’Enbridge Inc, à Edmonton.

Ils ont visité les vastes installations qui reçoivent diverses formes de pétrole et d’où elles sont distribuées par un réseau de tuyaux qui s’étend sur la plus grande partie du continent.

Le vice‑président du Génie et des projets d’Enbridge, Scott McEachern, qui avait comparu la veille devant le comité en sa qualité de membre du conseil d’administration de la Chambre de commerce d’Edmonton, a présenté aux sénateurs un projet ambitieux visant à remplacer environ 1 100 kilomètres d’oléoducs.

Il a déclaré aux sénateurs que l’accès à toutes les terres requises pour la réalisation du projet était déjà garanti à l’entreprise, qui a consulté toutes les personnes touchées dans un rayon d’environ 300 kilomètres du trajet de pipelines, dont 150 groupes autochtones.

On estime que ce projet créera directement et indirectement environ 25 000 emplois.

Le comité étudie actuellement les moyens pouvant faciliter le transport du pétrole brut au Canada. Il sera à Calgary mercredi, pour la reprise des audiences publiques.

Calgary

JOUR 3 : L’acceptation sociale domine les audiences publiques de l’Office national de l’énergie à Calgary

CALGARY – L’Office national de l’énergie (ONE) doit faire son travail, et le gouvernement fédéral doit lui faire confiance, ont déclaré les sénateurs mercredi.

Le sénateur Doug Black

Lors de sa comparution mercredi devant le Comité sénatorial des transports et des communications, le président et premier dirigeant de l’ONE, Peter Watson, a promis de faire mieux, moins d’un mois après la récusation de trois commissaires siégeant aux audiences sur le projet Énergie Est.

Selon M. Watson, les membres en question avaient tous agi de bonne foi.

Il a informé les sénateurs que les commissaires s’étaient récusés pour éviter toute crainte de partialité.

Watson a affirmé que tout est toujours plus clair après coup.

Le sénateur Doug Black a remercié M. Watson pour ses observations franches concernant les moyens d’améliorer le travail que fait son organisation.

Watson a expliqué que l’ONE pèse les pour et les contre des projets afin d’en arriver à une décision qui, selon l’organisation, est dans l’intérêt public.

Il revient toutefois au gouvernement fédéral de déterminer si un projet donné obtiendra le feu vert.

Le vice-président du comité, le sénateur Michael MacDonald, a encouragé l’ONE à faire son travail, ajoutant qu’il espère que le gouvernement fédéral aura le courage d’utiliser son pouvoir pour prendre la bonne décision.

Pour cela, il faut que l’organisme fédéral responsable fasse preuve de leadership et de direction, a laissé entendre le sénateur MacDonald.

UN SENTIMENT UNIVERSEL

Le vice-président du comité sénatorial des transports et des communications, le sénateur Michael MacDonald

Selon Peter Forrester, directeur principal de Kinder Morgan, les projets de pipeline font déjà l’objet d’un examen approfondi de l’ONE mais se heurtent à de nombreux autres obstacles réglementaires.

Le projet d’agrandissement du réseau Trans Mountain, qui vise à élargir un réseau de pipelines reliant l’Alberta à la côte Ouest, doit non seulement être approuvé par l’ONE, mais aussi par des municipalités, des groupes autochtones et des organismes provinciaux de l’Alberta et de la Colombie‑Britannique.

Selon M. Forrester, le processus dure depuis près d’une dizaine d’années.

Forrester a consacré une bonne partie de son témoignage à disséquer le concept de « licence social » qui, selon lui, présente un dernier obstacle insurmontable pour les entreprises qui cherchent à acheminer le pétrole de l’Alberta vers des marchés, et ce en raison de groupes qui considèrent cette licence comme un droit de veto.

Selon lui, les individus qui appartiennent à cette catégorie s’opposent à l’exploitation des ressources pour des raisons philosophiques et refusent de participer de bonne foi aux travaux nécessaires pour en arriver à un compromis.

Toujours selon M. Forrester, il importe peu, pour ces individus, que le droit de veto qu’ils souhaitent exercer aille complètement à l’encontre de l’intérêt public.

Il a expliqué que le concept de licence sociale s’avère plus utile s’il est interprété comme un moyen d’en arriver à un consensus voulant qu’un projet soit dans l’intérêt public.

De l’avis de M. Forrester, la démocratie passe par le consentement du peuple.

Forrester a repris les propos d’Abraham Lincoln en disant que l’on ne peut pas ignorer un sentiment universel, qu’il soit fondé ou non.

REGARD VERS L’EST

Le comité a également entendu Mike Priaro, un ingénieur et spécialiste de l’énergie, qui est revenu sur le sujet d’Énergie Est.

Le sénateur Terry Mercer

Priaro a soutenu que le projet devrait être prolongé jusqu’au détroit de Canso, dans le nord de la Nouvelle-Écosse, soit au-delà du terminal proposé dans la baie de Fundy à Saint John, au Nouveau-Brunswick.

Ses propos ont été bien accueillis par les sénateurs Michael L. MacDonald et Terry Mercer, qui ont exprimé à maintes reprises des inquiétudes concernant ce qui pourrait arriver dans la baie si Saint John demeure le point d’arrivée du pipeline.

La baie de Fundy abrite un écosystème fragile, la baleine noire (une espèce très menacée) et des mascarets importants. Selon M. Priaro, s’il y a plus de pétrole à Saint John, il y aura également plus de pétroliers qui navigueront ces eaux fragiles.

En revanche, le port du détroit de Canso est considéré comme l’un des meilleurs ports en eau profonde et l’un des plus sécuritaires de la côte Est, sans compter qu’il se trouve des centaines de kilomètres plus près des marchés de l’Europe et de l’Inde occidentale que le port de Saint John.

De plus, un embranchement de pipeline menant à Dartmouth (Nouvelle-Écosse) aurait pour effet de revitaliser la raffinerie qui se trouve déjà dans la ville et contribuerait à faire profiter toutes les provinces de la partie continentale du Canada atlantique des retombées économiques des ressources pétrolières brutes de l’Alberta, selon M. Priaro.

Le sénateur Mercer a déclaré que si l’industrie est en plein essor, le pays l’est aussi.

Le comité tiendra d’autres audiences publiques ce jeudi à Vancouver.

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