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Le secteur des transports, un obstacle à la lutte contre les changements climatiques : Sénateur Neufeld et Sénateur Massicotte

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Avis aux lecteurs : L’honorable Richard Neufeld est retraité du Sénat du Canada depuis novembre 2019. Apprenez-en davantage​ sur son travail au Parlement.

Le changement est parfois difficile, parfois coûteux et souvent inévitable. Ces trois caractéristiques s’appliquent également aux changements climatiques, qui nous obligent à repenser nos habitudes. Il faudra certainement modifier nos comportements de façon importante pour atténuer le phénomène et nous y adapter, surtout si nous voulons atteindre l’objectif que s’est fixé le Canada de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 219 mégatonnes d’ici 2030.

Dans le cadre de son étude sur la transition vers une économie à faibles émissions de carbone, le Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles vient de publier son deuxième rapport intérimaire consacré aux secteurs de l’économie qui sont les principaux émetteurs de gaz à effet de serre du Canada. Ce rapport porte sur le secteur canadien des transports qui, en 2014, représentait 23 % (ou 171 mégatonnes) de nos émissions annuelles. Le rapport traite de transport routier, aérien, ferroviaire et maritime ainsi que d’urbanisme.

Des cinq secteurs que nous étudions, il est évident que celui des transports est manifestement considéré par beaucoup de Canadiens comme l’un des principaux contributeurs à leur empreinte personnelle de carbone. Ce secteur représente probablement celui où les particuliers – plus encore que l’État ou l’industrie – peuvent avoir l’impact le plus significatif simplement en adoptant de nouveaux moyens de transport.

En effet, on dénombre approximativement 24 millions de véhicules à moteur immatriculés au Canada. Ceux-ci représentent environ 80 % des émissions de gaz à effet de serre attribuées au secteur des transports au Canada. Les automobilistes canadiens sont responsables de ces émissions. Toutefois, l’important est de changer nos habitudes de conduite, d’expédition et de déplacement.

Notre rapport fait état des opportunités et des options stratégiques qui s’offrent à nous pour réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au transport : les nouvelles technologies, la réglementation, les politiques sur le climat et le transport en commun. Certaines de ces solutions impliquent par contre d’importants investissements publics et privés.

Cependant, il existe aussi des solutions qui permettent à monsieur et madame tout le monde de réduire concrètement leurs émissions de gaz à effet de serre. Lorsque celles-ci sont disponibles, pratiques et abordables, il y a notamment l’achat de véhicules plus écologiques comme les voitures électriques ou encore l’utilisation du transport en commun. Malgré le grand potentiel des voitures électriques, leur adoption généralisée est loin d’être rapide et celles-ci sont dispendieuses.

L’électricité produite au Canada est propre à près de 80 %. Pour cette raison, les véhicules qui fonctionnent à l’électricité exempte d’émissions représentent une option attrayante pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, il ne faut pas oublier que la fabrication d’un véhicule électrique est plus énergivore que celle d’un véhicule conventionnel et qu’elle génère donc plus d’émissions de gaz à effet de serre.

Notre comité reconnaît qu’il y a de nombreux enjeux liés à la popularité des véhicules électriques. Les principaux sont le coût d’achat élevé, le manque d’infrastructures et leur autonomie limitée. Par exemple, le coût d’achat (installation comprise) d’une borne de recharge rapide peut facilement atteindre 100 000 $. D’autres investissements, probablement à même les fonds publics, seraient sans doute nécessaires pour garantir que les infrastructures électriques puissent répondre aux besoins additionnels qui proviennent des véhicules électriques.

Des témoins entendus par le comité ont souligné que des incitatifs sont nécessaires afin d’accroître la part de marché des véhicules électriques. À l’heure actuelle, trois gouvernements provinciaux offrent des remises à l’achat de tels véhicules. L’Ontario offre notamment une remise allant jusqu’à 14 000 $. Cela dit, le rendement économique de cette politique reste encore à être prouvé.

Cependant, les véhicules peu polluants, dont certains fonctionnent aussi à l’hydrogène ou au gaz naturel, ne représentent pas l’unique solution.

Plusieurs mesures et l’innovation technologique dans le secteur de l’automobile nous ont déjà aidés à réduire de beaucoup nos émissions. Cela dit, la plupart des Canadiens ignorent probablement que, d’ici 2025, il est estimé qu’un véhicule utilitaire léger produira 50 % moins d’émissions d’échappement qu’un modèle de 2008. Imaginez le potentiel de réduction des émissions si les anciens modèles étaient remplacés par de nouveaux modèles plus écologiques.

Notre comité reconnaît qu’il n’y a pas de remède miracle à cet enjeu. Cependant, il devient de plus en plus évident que l’électrification de notre économie, y compris le secteur des transports, tiendra un rôle considérable dans la réduction significative de nos émissions de carbone. Il n’y a pas de solution sur mesure pour réduire les émissions du secteur des transports mais plusieurs opportunités s’offrent à nous.

Bien que ces opportunités s’accompagnent de leur lot de défis, principalement financiers, nous croyons néanmoins qu’une transformation des comportements à l’échelle de la société sera nécessaire si nous voulons atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre que s’est fixés le Canada au cours des 13 prochaines années.

Ultimement, même si les gouvernements disposent d’outils stratégiques, ce sont les Canadiens qui sont aux commandes et qui peuvent modifier leurs habitudes, leurs décisions et leurs achats en manière de transport. Êtes-vous prêts ?

Le sénateur Richard Neufeld de la Colombie-Britannique et le sénateur Paul J. Massicotte du Québec sont respectivement président et vice-président du Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles.

Avis aux lecteurs : L’honorable Richard Neufeld est retraité du Sénat du Canada depuis novembre 2019. Apprenez-en davantage​ sur son travail au Parlement.

Le changement est parfois difficile, parfois coûteux et souvent inévitable. Ces trois caractéristiques s’appliquent également aux changements climatiques, qui nous obligent à repenser nos habitudes. Il faudra certainement modifier nos comportements de façon importante pour atténuer le phénomène et nous y adapter, surtout si nous voulons atteindre l’objectif que s’est fixé le Canada de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 219 mégatonnes d’ici 2030.

Dans le cadre de son étude sur la transition vers une économie à faibles émissions de carbone, le Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles vient de publier son deuxième rapport intérimaire consacré aux secteurs de l’économie qui sont les principaux émetteurs de gaz à effet de serre du Canada. Ce rapport porte sur le secteur canadien des transports qui, en 2014, représentait 23 % (ou 171 mégatonnes) de nos émissions annuelles. Le rapport traite de transport routier, aérien, ferroviaire et maritime ainsi que d’urbanisme.

Des cinq secteurs que nous étudions, il est évident que celui des transports est manifestement considéré par beaucoup de Canadiens comme l’un des principaux contributeurs à leur empreinte personnelle de carbone. Ce secteur représente probablement celui où les particuliers – plus encore que l’État ou l’industrie – peuvent avoir l’impact le plus significatif simplement en adoptant de nouveaux moyens de transport.

En effet, on dénombre approximativement 24 millions de véhicules à moteur immatriculés au Canada. Ceux-ci représentent environ 80 % des émissions de gaz à effet de serre attribuées au secteur des transports au Canada. Les automobilistes canadiens sont responsables de ces émissions. Toutefois, l’important est de changer nos habitudes de conduite, d’expédition et de déplacement.

Notre rapport fait état des opportunités et des options stratégiques qui s’offrent à nous pour réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au transport : les nouvelles technologies, la réglementation, les politiques sur le climat et le transport en commun. Certaines de ces solutions impliquent par contre d’importants investissements publics et privés.

Cependant, il existe aussi des solutions qui permettent à monsieur et madame tout le monde de réduire concrètement leurs émissions de gaz à effet de serre. Lorsque celles-ci sont disponibles, pratiques et abordables, il y a notamment l’achat de véhicules plus écologiques comme les voitures électriques ou encore l’utilisation du transport en commun. Malgré le grand potentiel des voitures électriques, leur adoption généralisée est loin d’être rapide et celles-ci sont dispendieuses.

L’électricité produite au Canada est propre à près de 80 %. Pour cette raison, les véhicules qui fonctionnent à l’électricité exempte d’émissions représentent une option attrayante pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, il ne faut pas oublier que la fabrication d’un véhicule électrique est plus énergivore que celle d’un véhicule conventionnel et qu’elle génère donc plus d’émissions de gaz à effet de serre.

Notre comité reconnaît qu’il y a de nombreux enjeux liés à la popularité des véhicules électriques. Les principaux sont le coût d’achat élevé, le manque d’infrastructures et leur autonomie limitée. Par exemple, le coût d’achat (installation comprise) d’une borne de recharge rapide peut facilement atteindre 100 000 $. D’autres investissements, probablement à même les fonds publics, seraient sans doute nécessaires pour garantir que les infrastructures électriques puissent répondre aux besoins additionnels qui proviennent des véhicules électriques.

Des témoins entendus par le comité ont souligné que des incitatifs sont nécessaires afin d’accroître la part de marché des véhicules électriques. À l’heure actuelle, trois gouvernements provinciaux offrent des remises à l’achat de tels véhicules. L’Ontario offre notamment une remise allant jusqu’à 14 000 $. Cela dit, le rendement économique de cette politique reste encore à être prouvé.

Cependant, les véhicules peu polluants, dont certains fonctionnent aussi à l’hydrogène ou au gaz naturel, ne représentent pas l’unique solution.

Plusieurs mesures et l’innovation technologique dans le secteur de l’automobile nous ont déjà aidés à réduire de beaucoup nos émissions. Cela dit, la plupart des Canadiens ignorent probablement que, d’ici 2025, il est estimé qu’un véhicule utilitaire léger produira 50 % moins d’émissions d’échappement qu’un modèle de 2008. Imaginez le potentiel de réduction des émissions si les anciens modèles étaient remplacés par de nouveaux modèles plus écologiques.

Notre comité reconnaît qu’il n’y a pas de remède miracle à cet enjeu. Cependant, il devient de plus en plus évident que l’électrification de notre économie, y compris le secteur des transports, tiendra un rôle considérable dans la réduction significative de nos émissions de carbone. Il n’y a pas de solution sur mesure pour réduire les émissions du secteur des transports mais plusieurs opportunités s’offrent à nous.

Bien que ces opportunités s’accompagnent de leur lot de défis, principalement financiers, nous croyons néanmoins qu’une transformation des comportements à l’échelle de la société sera nécessaire si nous voulons atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre que s’est fixés le Canada au cours des 13 prochaines années.

Ultimement, même si les gouvernements disposent d’outils stratégiques, ce sont les Canadiens qui sont aux commandes et qui peuvent modifier leurs habitudes, leurs décisions et leurs achats en manière de transport. Êtes-vous prêts ?

Le sénateur Richard Neufeld de la Colombie-Britannique et le sénateur Paul J. Massicotte du Québec sont respectivement président et vice-président du Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles.

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