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« L’avenir du Sénat est prometteur » : le sénateur Pratte discute du vaste potentiel de l’institution alors qu’il quitte la Chambre rouge

Le sénateur André Pratte a eu une longue carrière comme journaliste et chroniqueur renommé avant qu’il ait été nommé au Sénat en 2016. À l’occasion de son départ, le sénateur québécois revit des moments marquants de son expérience au Sénat — et exprime sa conviction que le Sénat a un avenir prometteur.


Comment vous êtes-vous senti lorsque vous avez été nommé au Sénat?

J’étais en vacances à ce moment-là. Je ne m’attendais pas du tout à recevoir un appel du premier ministre. J’avais soumis ma candidature depuis quelques mois déjà, donc ça m’était un peu sorti de l’esprit.

J’ai donc été très surpris. Quand on parle au premier ministre, c’est toujours impressionnant! J’ai senti que c’était un grand honneur. Peu de Canadiens ont l’opportunité d’être nommés au Sénat.

Comment votre expérience en tant que journaliste vous a-t-elle préparé à votre carrière au Sénat?

Le sénateur André Pratte prend la parole dans la Chambre rouge pendant un comité plénier lors duquel des ministres sont venus répondre aux questions concernant le projet de loi C-45, Loi sur le cannabis.

Je ne peux pas dire que j’étais vraiment préparé. Le Sénat est actuellement dans une période de changement. Personne ne savait exactement à quoi s’attendre. En tant que journaliste, j’ai couvert la politique et les politiques publiques pendant de nombreuses années et j’étais familier avec le processus législatif. J’en avais une idée superficielle, mais la vie politique au jour le jour, les débats, les discours, les négociations, les compromis, c’était quelque chose de nouveau pour moi. C'était passionnant, mais aussi difficile par moments.

Quel est le souvenir le plus marquant de votre carrière au Sénat?

Je pense en particulier au projet de loi C-14 sur l’aide médicale à mourir, où le Sénat a connu un débat de très haut niveau, sans aucune partisanerie. Chaque sénateur et sénatrice a exposé son point de vue selon ses convictions et son expérience personnelle. Les discours étaient très émotifs, mais le débat était empreint de respect.

Ce fut aussi un débat de fond sur le rôle du Sénat : quel est le rôle du Sénat par rapport à la Chambre des communes, par rapport aux tribunaux et par rapport au gouvernement? Ce fut pour moi un moment marquant — une démonstration de ce que le Sénat pouvait faire de mieux.

Pourquoi les Canadiens devraient-ils se préoccuper de ce qui se passe au Sénat?

J’ai réalisé pendant mon court passage au Sénat combien, encore aujourd’hui, peu de gens savent ce que fait le Sénat exactement. Ne serait-ce que de savoir que, pour qu’un projet de loi devienne une loi, il faut avoir l’accord de la Chambre des communes et du Sénat. C’est malheureux, parce qu’ils porteraient peut-être davantage attention s’ils le savaient.

Le mandat du Sénat est extrêmement important : de s’assurer que les projets de loi sont bien rédigés et qu’ils disent bien ce qu'on veut dire, de s’assurer que les droits fondamentaux des Canadiens et Canadiennes, les droits des minorités, ainsi que les champs de compétences des provinces et des régions sont préservés. Je crois qu’il serait important, avant même qu’on parle de changer le Sénat de façon profonde, de d’abord faire un travail d’éducation.

Le sénateur Pratte donne son appui au projet de loi S-231, Loi sur la protection des sources journalistiques, lors d’un événement à Ottawa. L’ancien journaliste et chroniqueur a rappelé aux sénateurs que les sources prennent de grands risques pour exposer les agissements des « incapables et des tricheurs ». Le projet de loi d’intérêt public du Sénat, émanant du sénateur Claude Carignan, est devenu loi en 2017.

Qu’est-ce qui vous attend maintenant?

Je suis justement en train de regarder ce qui m’attend. Je vais certainement rester dans le domaine des communications, qui est mon domaine de prédilection, mais ce n’est pas clair comment exactement. Je me suis toujours intéressé à l’économie et au milieu des affaires, en particulier à l’entrepreneuriat. Je caresse depuis longtemps l’idée de faire mon MBA, c’est un volet qui manque à ma formation. Je retournerai donc à l’école à 62 ans. Les gens qui créent des entreprises m’impressionnent et j’aime apprendre.

Je suis aussi en train de travailler sur un livre au sujet de mon expérience au Sénat, justement pour contribuer au travail d’éducation dont je parlais plus tôt. Il devrait être publié en français cet hiver.

Quels conseils donneriez-vous à un nouveau sénateur?

Je dirais d’y aller avec clairvoyance — il faut être bien conscient de ce dans quoi l’on se lance. Je pense que beaucoup d’entre nous avons découvert qu’aujourd’hui, être sénateur ou sénatrice est un travail très exigeant, contrairement à une certaine perception populaire.

En même temps, il faut y aller avec idéalisme. L’avenir du Sénat est prometteur. Il peut s’améliorer considérablement, mais il y a déjà un grand travail qui a été fait. Même si moi je pars, parce que je ne pense pas correspondre tout à fait au profil de l’emploi, ce qui se passe au Sénat est très prometteur. Mon conseil serait de faire preuve à la fois de clairvoyance et d’idéalisme.

 

« L’avenir du Sénat est prometteur » : le sénateur Pratte discute du vaste potentiel de l’institution alors qu’il quitte la Chambre rouge

Le sénateur André Pratte a eu une longue carrière comme journaliste et chroniqueur renommé avant qu’il ait été nommé au Sénat en 2016. À l’occasion de son départ, le sénateur québécois revit des moments marquants de son expérience au Sénat — et exprime sa conviction que le Sénat a un avenir prometteur.


Comment vous êtes-vous senti lorsque vous avez été nommé au Sénat?

J’étais en vacances à ce moment-là. Je ne m’attendais pas du tout à recevoir un appel du premier ministre. J’avais soumis ma candidature depuis quelques mois déjà, donc ça m’était un peu sorti de l’esprit.

J’ai donc été très surpris. Quand on parle au premier ministre, c’est toujours impressionnant! J’ai senti que c’était un grand honneur. Peu de Canadiens ont l’opportunité d’être nommés au Sénat.

Comment votre expérience en tant que journaliste vous a-t-elle préparé à votre carrière au Sénat?

Le sénateur André Pratte prend la parole dans la Chambre rouge pendant un comité plénier lors duquel des ministres sont venus répondre aux questions concernant le projet de loi C-45, Loi sur le cannabis.

Je ne peux pas dire que j’étais vraiment préparé. Le Sénat est actuellement dans une période de changement. Personne ne savait exactement à quoi s’attendre. En tant que journaliste, j’ai couvert la politique et les politiques publiques pendant de nombreuses années et j’étais familier avec le processus législatif. J’en avais une idée superficielle, mais la vie politique au jour le jour, les débats, les discours, les négociations, les compromis, c’était quelque chose de nouveau pour moi. C'était passionnant, mais aussi difficile par moments.

Quel est le souvenir le plus marquant de votre carrière au Sénat?

Je pense en particulier au projet de loi C-14 sur l’aide médicale à mourir, où le Sénat a connu un débat de très haut niveau, sans aucune partisanerie. Chaque sénateur et sénatrice a exposé son point de vue selon ses convictions et son expérience personnelle. Les discours étaient très émotifs, mais le débat était empreint de respect.

Ce fut aussi un débat de fond sur le rôle du Sénat : quel est le rôle du Sénat par rapport à la Chambre des communes, par rapport aux tribunaux et par rapport au gouvernement? Ce fut pour moi un moment marquant — une démonstration de ce que le Sénat pouvait faire de mieux.

Pourquoi les Canadiens devraient-ils se préoccuper de ce qui se passe au Sénat?

J’ai réalisé pendant mon court passage au Sénat combien, encore aujourd’hui, peu de gens savent ce que fait le Sénat exactement. Ne serait-ce que de savoir que, pour qu’un projet de loi devienne une loi, il faut avoir l’accord de la Chambre des communes et du Sénat. C’est malheureux, parce qu’ils porteraient peut-être davantage attention s’ils le savaient.

Le mandat du Sénat est extrêmement important : de s’assurer que les projets de loi sont bien rédigés et qu’ils disent bien ce qu'on veut dire, de s’assurer que les droits fondamentaux des Canadiens et Canadiennes, les droits des minorités, ainsi que les champs de compétences des provinces et des régions sont préservés. Je crois qu’il serait important, avant même qu’on parle de changer le Sénat de façon profonde, de d’abord faire un travail d’éducation.

Le sénateur Pratte donne son appui au projet de loi S-231, Loi sur la protection des sources journalistiques, lors d’un événement à Ottawa. L’ancien journaliste et chroniqueur a rappelé aux sénateurs que les sources prennent de grands risques pour exposer les agissements des « incapables et des tricheurs ». Le projet de loi d’intérêt public du Sénat, émanant du sénateur Claude Carignan, est devenu loi en 2017.

Qu’est-ce qui vous attend maintenant?

Je suis justement en train de regarder ce qui m’attend. Je vais certainement rester dans le domaine des communications, qui est mon domaine de prédilection, mais ce n’est pas clair comment exactement. Je me suis toujours intéressé à l’économie et au milieu des affaires, en particulier à l’entrepreneuriat. Je caresse depuis longtemps l’idée de faire mon MBA, c’est un volet qui manque à ma formation. Je retournerai donc à l’école à 62 ans. Les gens qui créent des entreprises m’impressionnent et j’aime apprendre.

Je suis aussi en train de travailler sur un livre au sujet de mon expérience au Sénat, justement pour contribuer au travail d’éducation dont je parlais plus tôt. Il devrait être publié en français cet hiver.

Quels conseils donneriez-vous à un nouveau sénateur?

Je dirais d’y aller avec clairvoyance — il faut être bien conscient de ce dans quoi l’on se lance. Je pense que beaucoup d’entre nous avons découvert qu’aujourd’hui, être sénateur ou sénatrice est un travail très exigeant, contrairement à une certaine perception populaire.

En même temps, il faut y aller avec idéalisme. L’avenir du Sénat est prometteur. Il peut s’améliorer considérablement, mais il y a déjà un grand travail qui a été fait. Même si moi je pars, parce que je ne pense pas correspondre tout à fait au profil de l’emploi, ce qui se passe au Sénat est très prometteur. Mon conseil serait de faire preuve à la fois de clairvoyance et d’idéalisme.

 

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