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« L’appel d’une vie » : le sénateur Neufeld fait ses adieux à la Chambre rouge

Le sénateur Richard Neufeld représente les Britanno-Colombiens et les Canadiens depuis 40 ans. Il a été député provincial de la circonscription de Peace River North, en Colombie-Britannique, pendant quatre mandats, et il a occupé les fonctions de ministre de l’Énergie, des Mines et des Ressources pétrolières pendant huit ans. Il a également été conseiller municipal et maire de Fort Nelson, toujours en Colombie-Britannique.

Nommé au Sénat en 2009, le sénateur Neufeld a fait partie du Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, du Comité des finances nationales et du Comité sur l’Arctique. SenCAplus l’a interviewé sur les 10 années qu’il a passées au Sénat avant de prendre sa retraite, en novembre 2019.

Le sénateur Richard Neufeld lors de sa cérémonie d’assermentation au Sénat, en 2009.

Vous avez été nommé au Sénat en 2009. Comment vous êtes-vous senti à ce moment?

Je n’ai pas besoin de vous dire que ce fut une vraie surprise. J’étais profondément honoré qu’on ait même pu penser à moi. Je viens d’une petite ville du Nord de la Colombie-Britannique, alors on peut dire que ce fut l’appel d’une vie. Personne ne reçoit d’appels du premier ministre, à moins évidemment d’être très proche de lui, ce qui n’était pas mon cas. J’étais alors âgé de 64 ans et je m’apprêtais à délaisser mes fonctions provinciales quand le téléphone a sonné, mais je me suis dit : « Tu es encore bon pour quelques années, alors pourquoi pas? » Ce n’est pas tous les jours qu’une occasion comme celle-là se présente. J’étais ravi que le premier ministre Harper m’appelle, et je lui ai dit qu’il pouvait compter sur moi.

Avant d’être nommé sénateur, vous étiez député provincial en Colombie-Britannique. En quoi cette expérience vous a-t-elle préparé pour la Chambre rouge?

Les 18 années que j’ai passées à l’Assemblée législative de la province – 10 dans l’opposition et 8 sur les banquettes ministérielles – m’ont très certainement aidé une fois ici. C’était toutefois très différent. En politique fédérale, les décisions se font attendre beaucoup plus longtemps que dans un contexte provincial, parce que, quand on s’occupe d’une seule province, il suffit de regarder le portrait d’ensemble et de déterminer ce qui sert le mieux les intérêts de cette même province. Cependant, quand il faut tenir compte à la fois des intérêts de l’Est et de l’Ouest du Canada, la courbe d’apprentissage est prononcée.

Vous avez été membre d’un certain nombre de comités pendant votre passage au Sénat. Pourriez‑vous nous parler d’un ou deux rapports auxquels vous avez contribué et dont vous êtes particulièrement fier?

J’ai passé la majeure partie de ma carrière à titre de sénateur à siéger à divers comités, mais surtout au Comité sénatorial des finances nationales et au Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles. Du côté des finances nationales, je dirais que le rapport sur le sou noir a marqué les esprits. Le gouvernement l’a immédiatement adopté, et il a décidé d’éliminer la pièce d’un cent. Je suis convaincu que certaines personnes voyaient les choses d’un autre œil, mais il s’agissait d’un excellent rapport, et le gouvernement y a donné suite. Ce qu’il en coûtait à l’État de garder la pièce d’un cent était ahurissant. Je crois qu’il en coûtait 1,6 cent pour fabriquer un seul sou noir. C’est sans parler des frais pour transporter toutes ces pièces. Il s’agissait d’abord et avant tout d’une décision économique.

Le sénateur Richard Neufeld a présidé le Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles de 2012 à 2017.

Le sénateur Richard Neufeld donne une entrevue aux médias en tant que président du Comité sénatorial de l'énergie, de l’environnement et des ressources naturelles lors d’une mission d’étude sur une économie à faible émission de carbone à St. John’s, Terre-Neuve, en mai 2017.

De nouveaux sénateurs ont fait leur arrivée au Sénat au cours des derniers mois. Quel conseil auriez-vous à leur donner?

Ils devraient s’inspirer de ceux qui sont là depuis un certain temps pour apprendre les rouages du Sénat. La plupart d’entre eux n’ont jamais touché aux affaires gouvernementales avant d’être nommés. C’est toujours mieux d’apprendre comment marchent les choses, y compris l’appareil gouvernemental, avant de se faire une opinion tranchée sur quoi que ce soit. Les nouveaux sénateurs devraient songer sérieusement aux comités dont ils aimeraient faire partie et voir si leur expérience antérieure peut servir à quelqu’un ou à quelque chose. C’est en gros ce que je leur conseillerais.

Je pense aussi au rapport Transporter l’énergie en toute sécurité : Une étude sur la sécurité du transport des hydrocarbures par pipelines, navires pétroliers et wagons-citernes au Canada, du comité de l’énergie. J’estimais que le public n’avait pas accès à la bonne information sur les pipelines. Nous avons alors jugé qu’il fallait mener une étude, mais surtout une étude sur le transport par rail, parce que c’est ainsi que le pétrole était transporté à l’époque, et c’est encore vrai aujourd’hui. Ensuite, l’explosion dans le golfe du Mexique est survenue, et les gens ont commencé à dire que nous devrions mettre fin aux forages extracôtiers de la côte Est. Alors nous nous sommes dit qu’il fallait obtenir l’heure juste de l’industrie. Il s’agit d’un rapport très important.

Les sénateurs Richard Neufeld et Diane F. Griffin se rendent chez un résident de l’Île-du-Prince-Édouard lors d’une mission d’étude en mai 2017. Le Comité sénatorial de l'énergie, de l’environnement et des ressources naturelles se penchait alors sur la question d’une économie à faible émission de carbone.

Pour ma part, j’ai observé les gens autour de moi pendant un bon bout de temps juste pour savoir ce qui fait tourner la machine. J’en avais une assez bonne idée, mais je ne connaissais pas tout de la machine fédérale.

Qu’est-ce qui vous attend à la retraite?

J’ai hâte de passer plus de temps chez moi, avec ma femme, ma famille… et mes voitures. Je vais pouvoir faire les choses que je veux faire, sans avoir à suivre l’horaire de qui que ce soit. J’ai toujours eu d’autres intérêts dans la vie que le travail, et je crois qu’il devrait en être ainsi pour tout le monde — d’avoir un bon équilibre travail-vie personnelle. Je vis sur une terre à Fort St. John, en Colombie-Britannique, et ça me tient occupé. Je suis impatient de faire toutes ces choses et aussi de voyager, mais pas par avion. J’en ai assez des avions. J’aime bien me promener en voiture à travers le pays, car on peut voir beaucoup plus de choses. En fait, ma femme et moi avons passé quatre semaines cet été à sillonner l’Alberta, le Montana, l’Idaho et le Sud de la Colombie-Britannique à moto. Nous faisons de la moto ensemble, alors oui, c’est le genre de chose que je veux faire plus souvent.

« L’appel d’une vie » : le sénateur Neufeld fait ses adieux à la Chambre rouge

Le sénateur Richard Neufeld représente les Britanno-Colombiens et les Canadiens depuis 40 ans. Il a été député provincial de la circonscription de Peace River North, en Colombie-Britannique, pendant quatre mandats, et il a occupé les fonctions de ministre de l’Énergie, des Mines et des Ressources pétrolières pendant huit ans. Il a également été conseiller municipal et maire de Fort Nelson, toujours en Colombie-Britannique.

Nommé au Sénat en 2009, le sénateur Neufeld a fait partie du Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, du Comité des finances nationales et du Comité sur l’Arctique. SenCAplus l’a interviewé sur les 10 années qu’il a passées au Sénat avant de prendre sa retraite, en novembre 2019.

Le sénateur Richard Neufeld lors de sa cérémonie d’assermentation au Sénat, en 2009.

Vous avez été nommé au Sénat en 2009. Comment vous êtes-vous senti à ce moment?

Je n’ai pas besoin de vous dire que ce fut une vraie surprise. J’étais profondément honoré qu’on ait même pu penser à moi. Je viens d’une petite ville du Nord de la Colombie-Britannique, alors on peut dire que ce fut l’appel d’une vie. Personne ne reçoit d’appels du premier ministre, à moins évidemment d’être très proche de lui, ce qui n’était pas mon cas. J’étais alors âgé de 64 ans et je m’apprêtais à délaisser mes fonctions provinciales quand le téléphone a sonné, mais je me suis dit : « Tu es encore bon pour quelques années, alors pourquoi pas? » Ce n’est pas tous les jours qu’une occasion comme celle-là se présente. J’étais ravi que le premier ministre Harper m’appelle, et je lui ai dit qu’il pouvait compter sur moi.

Avant d’être nommé sénateur, vous étiez député provincial en Colombie-Britannique. En quoi cette expérience vous a-t-elle préparé pour la Chambre rouge?

Les 18 années que j’ai passées à l’Assemblée législative de la province – 10 dans l’opposition et 8 sur les banquettes ministérielles – m’ont très certainement aidé une fois ici. C’était toutefois très différent. En politique fédérale, les décisions se font attendre beaucoup plus longtemps que dans un contexte provincial, parce que, quand on s’occupe d’une seule province, il suffit de regarder le portrait d’ensemble et de déterminer ce qui sert le mieux les intérêts de cette même province. Cependant, quand il faut tenir compte à la fois des intérêts de l’Est et de l’Ouest du Canada, la courbe d’apprentissage est prononcée.

Vous avez été membre d’un certain nombre de comités pendant votre passage au Sénat. Pourriez‑vous nous parler d’un ou deux rapports auxquels vous avez contribué et dont vous êtes particulièrement fier?

J’ai passé la majeure partie de ma carrière à titre de sénateur à siéger à divers comités, mais surtout au Comité sénatorial des finances nationales et au Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles. Du côté des finances nationales, je dirais que le rapport sur le sou noir a marqué les esprits. Le gouvernement l’a immédiatement adopté, et il a décidé d’éliminer la pièce d’un cent. Je suis convaincu que certaines personnes voyaient les choses d’un autre œil, mais il s’agissait d’un excellent rapport, et le gouvernement y a donné suite. Ce qu’il en coûtait à l’État de garder la pièce d’un cent était ahurissant. Je crois qu’il en coûtait 1,6 cent pour fabriquer un seul sou noir. C’est sans parler des frais pour transporter toutes ces pièces. Il s’agissait d’abord et avant tout d’une décision économique.

Le sénateur Richard Neufeld a présidé le Comité sénatorial de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles de 2012 à 2017.

Le sénateur Richard Neufeld donne une entrevue aux médias en tant que président du Comité sénatorial de l'énergie, de l’environnement et des ressources naturelles lors d’une mission d’étude sur une économie à faible émission de carbone à St. John’s, Terre-Neuve, en mai 2017.

De nouveaux sénateurs ont fait leur arrivée au Sénat au cours des derniers mois. Quel conseil auriez-vous à leur donner?

Ils devraient s’inspirer de ceux qui sont là depuis un certain temps pour apprendre les rouages du Sénat. La plupart d’entre eux n’ont jamais touché aux affaires gouvernementales avant d’être nommés. C’est toujours mieux d’apprendre comment marchent les choses, y compris l’appareil gouvernemental, avant de se faire une opinion tranchée sur quoi que ce soit. Les nouveaux sénateurs devraient songer sérieusement aux comités dont ils aimeraient faire partie et voir si leur expérience antérieure peut servir à quelqu’un ou à quelque chose. C’est en gros ce que je leur conseillerais.

Je pense aussi au rapport Transporter l’énergie en toute sécurité : Une étude sur la sécurité du transport des hydrocarbures par pipelines, navires pétroliers et wagons-citernes au Canada, du comité de l’énergie. J’estimais que le public n’avait pas accès à la bonne information sur les pipelines. Nous avons alors jugé qu’il fallait mener une étude, mais surtout une étude sur le transport par rail, parce que c’est ainsi que le pétrole était transporté à l’époque, et c’est encore vrai aujourd’hui. Ensuite, l’explosion dans le golfe du Mexique est survenue, et les gens ont commencé à dire que nous devrions mettre fin aux forages extracôtiers de la côte Est. Alors nous nous sommes dit qu’il fallait obtenir l’heure juste de l’industrie. Il s’agit d’un rapport très important.

Les sénateurs Richard Neufeld et Diane F. Griffin se rendent chez un résident de l’Île-du-Prince-Édouard lors d’une mission d’étude en mai 2017. Le Comité sénatorial de l'énergie, de l’environnement et des ressources naturelles se penchait alors sur la question d’une économie à faible émission de carbone.

Pour ma part, j’ai observé les gens autour de moi pendant un bon bout de temps juste pour savoir ce qui fait tourner la machine. J’en avais une assez bonne idée, mais je ne connaissais pas tout de la machine fédérale.

Qu’est-ce qui vous attend à la retraite?

J’ai hâte de passer plus de temps chez moi, avec ma femme, ma famille… et mes voitures. Je vais pouvoir faire les choses que je veux faire, sans avoir à suivre l’horaire de qui que ce soit. J’ai toujours eu d’autres intérêts dans la vie que le travail, et je crois qu’il devrait en être ainsi pour tout le monde — d’avoir un bon équilibre travail-vie personnelle. Je vis sur une terre à Fort St. John, en Colombie-Britannique, et ça me tient occupé. Je suis impatient de faire toutes ces choses et aussi de voyager, mais pas par avion. J’en ai assez des avions. J’aime bien me promener en voiture à travers le pays, car on peut voir beaucoup plus de choses. En fait, ma femme et moi avons passé quatre semaines cet été à sillonner l’Alberta, le Montana, l’Idaho et le Sud de la Colombie-Britannique à moto. Nous faisons de la moto ensemble, alors oui, c’est le genre de chose que je veux faire plus souvent.

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