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Portrait d’un sénateur centenaire

Gros plan d’un portrait du sénateur Georges-Casimir Dessaulles, dont on ne voit que la tête et les épaules.

Le 1er février 1928, le premier ministre William Lyon Mackenzie King rejoint ses collègues parlementaires à la Chambre du Sénat pour souligner un rare anniversaire. 

Le sénateur Georges-Casimir Dessaulles célèbre ses 100 ans, ce qui fait de lui l’un des deux seuls sénateurs de l’histoire du Canada à vivre depuis un siècle alors qu’il est encore en fonction.

Les parlementaires ont dévoilé un portrait du sénateur Dessaulles en hommage à sa très longue vie, durant laquelle il a vécu la Confédération canadienne.

Seigneur, homme d’affaires et politicien influent dans sa ville natale de Saint-Hyacinthe, au Québec, le sénateur Dessaulles était également connu comme un homme humble et peu loquace.

« Je n’ai rien fait d’extraordinaire dans ma vie, a-t-il déclaré dans son discours au Sénat lors de son 100eanniversaire. J’ai toujours essayé de faire tout mon possible pour la prospérité du pays et surtout pour la prospérité de la petite ville de Saint-Hyacinthe à laquelle j’appartiens ».

Il a vécu jusqu’à 102 ans. À sa mort, on croyait qu’il était le parlementaire le plus âgé du monde occidental.

L’histoire du sénateur Dessaulles n’est peut-être qu’une petite partie de l’histoire du Sénat, mais elle compte pour une membre actuelle de la Chambre rouge.

La sénatrice québécoise Julie Miville-Dechêne, nommée au Sénat en 2018, est l’arrière-arrière-petite-fille du sénateur Dessaulles.

« Il est surtout connu pour sa longévité », a affirmé la sénatrice Miville-Dechêne, ancienne journaliste qui a fait des recherches sur son ascendance sénatoriale.

« On ne se ressemble pas du tout. Puisque je suis plutôt bavarde et extrovertie », ajoute-t-elle en riant. J’aurais voulu en savoir davantage sur sa pensée politique mais mon ancetre n’a prononcé que deux discours au Sénat en 23 ans. Il a peut-être exercé une influence discrète, mais aucun document ne me permet de le savoir. »

La vie d’un sénateur centenaire

Né le 29 septembre 1827, avant la Confédération, le sénateur Dessaulles était adolescent lorsque le Parlement britannique a voté l’unification du Haut et du Bas-Canada dans la province du Canada. Lorsque le Canada est devenu un pays en 1867, il était le nouveau maire de Saint-Hyacinthe. Il a également été cofondateur de la première banque de Saint-Hyacinthe et a été propriétaire de plus d’un moulin. 

En 1897, il s’est présenté pour le Parti libéral de sa province après que le candidat de sa circonscription, son gendre, meurt d’une pneumonie cinq jours avant l’élection. M. Dessaulles a remporté le siège et, trois ans plus tard, il a démissionné, mettant ainsi fin à sa carrière en politique provinciale.

Le 12 mars 1907, il est nommé au Sénat à l’âge de 79 ans pour représenter la division québécoise de Rougemont. À l’époque, les sénateurs pouvaient encore siéger après leur anniversaire de platine — s’ils parvenaient à vivre aussi longtemps. Le sénateur Dessaulles a siégé pendant 23 ans, jusqu’à sa mort.

Le portrait

Le portrait du sénateur Dessaulles à l’occasion de son 100e anniversaire est conservé dans la collection d’art et de patrimoine du Sénat, dans un entrepôt à température contrôlée à Gatineau, au Québec.

L’artiste québécois prolifique Georges Delfosse – dont l’œuvre très variée comprend plus de 3 000 peintures, murales, gravures, dessins, grandes compositions religieuses et paysages – a peint le portrait austère du sénateur Dessaulles, réservé, debout à côté d’une chaise, une canne à la main.

À l’automne 2021, le studio Legris Conservation Inc. d’Ottawa a restauré plusieurs portraits de la collection du Sénat, dont ceux du Roi George III et du sénateur Dessaulles.

Les travaux de conservation ont consisté à ré-étirer la peinture, à aplanir les déformations à l’aide d’un traitement à l’humidité et à éliminer les salissures superficielles du cadre.

La sénatrice Julie Miville-Dechêne devant un portrait de son arrière-arrière-grand-père, le sénateur Georges-Casimir Dessaulles, et de son arrière-grand-mère, la journaliste Henriette Dessaulles : un sénateur centenaire, une pionnière du journalisme féminin et une journaliste devenue sénatrice. (Crédit photo : Bureau de la sénatrice Julie Miville-Dechêne)

Arbre généalogique de la sénatrice Miville-Dechêne

La sénatrice Miville-Dechêne ne manque pas de personnages notables dans sa famille. L’oncle du sénateur Dessaulles était Louis-Joseph Papineau, qui a dirigé la rébellion de 1837 au Bas-Canada; son neveu était Henri Bourassa, un autre grand nationaliste canadien-français, qui a fondé le journal de langue française Le Devoir

Mais pour la sénatrice Miville-Dechêne, la figure la plus attachante de son arbre généalogique est son arrière-grand-mère Henriette Dessaulles, fille du sénateur Dessaulles.

Mieux connue sous le pseudonyme de Fadette, Henriette Dessaulles a signé, à partir de 1911, 1 700 lettres dans Le Devoir sur la vie des femmes et leur place dans la société de l’époque. Elle écrira ces chroniques jusqu’à sa mort, à 86 ans. 

Auparavant, Henriette Dessaulles avait tenu un journal durant son adolescence et ses premières années d’adulte dans un milieu bourgeois à Saint-Hyacinthe. Ce journal intime a été publié en 1971, et la préface a été rédigée par l’historienne Louise Dechêne, mère de la sénatrice Miville-Dechêne.

« Je crois que les facultés d’écrire et de s’exprimer sont importantes dans ma famille », a souligné la sénatrice Miville-Dechêne. « Henriette Dessaules est une des premières femmes journalistes. Elle avait une grande sensibilité et une bonne plume. Malheureusement, influencée par son milieu, elle a pris position contre le droit de vote des femmes. »

Aujourd’hui, la sénatrice Miville-Dechêne expose dans son bureau des copies de deux portraits, l’un de son arrière-grand-mère journaliste et l’autre du sénateur Dessaulles, deux figures marquantes de son arbre généalogique.

Portrait d’un sénateur centenaire

Gros plan d’un portrait du sénateur Georges-Casimir Dessaulles, dont on ne voit que la tête et les épaules.

Le 1er février 1928, le premier ministre William Lyon Mackenzie King rejoint ses collègues parlementaires à la Chambre du Sénat pour souligner un rare anniversaire. 

Le sénateur Georges-Casimir Dessaulles célèbre ses 100 ans, ce qui fait de lui l’un des deux seuls sénateurs de l’histoire du Canada à vivre depuis un siècle alors qu’il est encore en fonction.

Les parlementaires ont dévoilé un portrait du sénateur Dessaulles en hommage à sa très longue vie, durant laquelle il a vécu la Confédération canadienne.

Seigneur, homme d’affaires et politicien influent dans sa ville natale de Saint-Hyacinthe, au Québec, le sénateur Dessaulles était également connu comme un homme humble et peu loquace.

« Je n’ai rien fait d’extraordinaire dans ma vie, a-t-il déclaré dans son discours au Sénat lors de son 100eanniversaire. J’ai toujours essayé de faire tout mon possible pour la prospérité du pays et surtout pour la prospérité de la petite ville de Saint-Hyacinthe à laquelle j’appartiens ».

Il a vécu jusqu’à 102 ans. À sa mort, on croyait qu’il était le parlementaire le plus âgé du monde occidental.

L’histoire du sénateur Dessaulles n’est peut-être qu’une petite partie de l’histoire du Sénat, mais elle compte pour une membre actuelle de la Chambre rouge.

La sénatrice québécoise Julie Miville-Dechêne, nommée au Sénat en 2018, est l’arrière-arrière-petite-fille du sénateur Dessaulles.

« Il est surtout connu pour sa longévité », a affirmé la sénatrice Miville-Dechêne, ancienne journaliste qui a fait des recherches sur son ascendance sénatoriale.

« On ne se ressemble pas du tout. Puisque je suis plutôt bavarde et extrovertie », ajoute-t-elle en riant. J’aurais voulu en savoir davantage sur sa pensée politique mais mon ancetre n’a prononcé que deux discours au Sénat en 23 ans. Il a peut-être exercé une influence discrète, mais aucun document ne me permet de le savoir. »

La vie d’un sénateur centenaire

Né le 29 septembre 1827, avant la Confédération, le sénateur Dessaulles était adolescent lorsque le Parlement britannique a voté l’unification du Haut et du Bas-Canada dans la province du Canada. Lorsque le Canada est devenu un pays en 1867, il était le nouveau maire de Saint-Hyacinthe. Il a également été cofondateur de la première banque de Saint-Hyacinthe et a été propriétaire de plus d’un moulin. 

En 1897, il s’est présenté pour le Parti libéral de sa province après que le candidat de sa circonscription, son gendre, meurt d’une pneumonie cinq jours avant l’élection. M. Dessaulles a remporté le siège et, trois ans plus tard, il a démissionné, mettant ainsi fin à sa carrière en politique provinciale.

Le 12 mars 1907, il est nommé au Sénat à l’âge de 79 ans pour représenter la division québécoise de Rougemont. À l’époque, les sénateurs pouvaient encore siéger après leur anniversaire de platine — s’ils parvenaient à vivre aussi longtemps. Le sénateur Dessaulles a siégé pendant 23 ans, jusqu’à sa mort.

Le portrait

Le portrait du sénateur Dessaulles à l’occasion de son 100e anniversaire est conservé dans la collection d’art et de patrimoine du Sénat, dans un entrepôt à température contrôlée à Gatineau, au Québec.

L’artiste québécois prolifique Georges Delfosse – dont l’œuvre très variée comprend plus de 3 000 peintures, murales, gravures, dessins, grandes compositions religieuses et paysages – a peint le portrait austère du sénateur Dessaulles, réservé, debout à côté d’une chaise, une canne à la main.

À l’automne 2021, le studio Legris Conservation Inc. d’Ottawa a restauré plusieurs portraits de la collection du Sénat, dont ceux du Roi George III et du sénateur Dessaulles.

Les travaux de conservation ont consisté à ré-étirer la peinture, à aplanir les déformations à l’aide d’un traitement à l’humidité et à éliminer les salissures superficielles du cadre.

La sénatrice Julie Miville-Dechêne devant un portrait de son arrière-arrière-grand-père, le sénateur Georges-Casimir Dessaulles, et de son arrière-grand-mère, la journaliste Henriette Dessaulles : un sénateur centenaire, une pionnière du journalisme féminin et une journaliste devenue sénatrice. (Crédit photo : Bureau de la sénatrice Julie Miville-Dechêne)

Arbre généalogique de la sénatrice Miville-Dechêne

La sénatrice Miville-Dechêne ne manque pas de personnages notables dans sa famille. L’oncle du sénateur Dessaulles était Louis-Joseph Papineau, qui a dirigé la rébellion de 1837 au Bas-Canada; son neveu était Henri Bourassa, un autre grand nationaliste canadien-français, qui a fondé le journal de langue française Le Devoir

Mais pour la sénatrice Miville-Dechêne, la figure la plus attachante de son arbre généalogique est son arrière-grand-mère Henriette Dessaulles, fille du sénateur Dessaulles.

Mieux connue sous le pseudonyme de Fadette, Henriette Dessaulles a signé, à partir de 1911, 1 700 lettres dans Le Devoir sur la vie des femmes et leur place dans la société de l’époque. Elle écrira ces chroniques jusqu’à sa mort, à 86 ans. 

Auparavant, Henriette Dessaulles avait tenu un journal durant son adolescence et ses premières années d’adulte dans un milieu bourgeois à Saint-Hyacinthe. Ce journal intime a été publié en 1971, et la préface a été rédigée par l’historienne Louise Dechêne, mère de la sénatrice Miville-Dechêne.

« Je crois que les facultés d’écrire et de s’exprimer sont importantes dans ma famille », a souligné la sénatrice Miville-Dechêne. « Henriette Dessaules est une des premières femmes journalistes. Elle avait une grande sensibilité et une bonne plume. Malheureusement, influencée par son milieu, elle a pris position contre le droit de vote des femmes. »

Aujourd’hui, la sénatrice Miville-Dechêne expose dans son bureau des copies de deux portraits, l’un de son arrière-grand-mère journaliste et l’autre du sénateur Dessaulles, deux figures marquantes de son arbre généalogique.

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