RAPPORT DU COMITÉ |
le mardi 4 décembre 2001 |
Le Comité sénatorial permanent des finances nationales
a l'honneur de déposer son
DIXIÈME RAPPORT
Votre Comité auquel a été déféré le Budget supplémentaire des dépenses " A " 2001-2002, a, conformément à l'ordre de renvoi du 6 novembre 2001, examiné ledit Budget et dépose ici son rapport.
Respectueusement soumis,
Le président,
Lowell Murray
Budget
supplémentaire des dépenses (A) 2001-2002
Votre
comité a tenu une réunion le mercredi 21 novembre 2001 afin d’examiner ce
budget supplémentaire des dépenses. À
cette réunion, des représentants du Secrétariat du Conseil du Trésor ont
comparu et ont fourni les tableaux explicatifs qui font partie de ce rapport.
L’ensemble des tableaux résume les principaux changements apportés
aux exigences de financement du gouvernement fédéral pour l’exercice
2001-2002. Le Budget supplémentaire
des dépenses “A” est le premier d’une série de budgets supplémentaires
des dépenses qui seront émis au cours de cet exercice, qui se termine le 31
mars 2002.
APERÇU
Le tableau 1, intitulé « Résumé du cadre des dépenses et budget
des dépenses pour 2001-2002, » présente un bref résumé du budget des dépenses
original. Le tableau 2, intitulé
« Budget des dépenses à ce jour – 2001-2002 » indique les
changements proposés dans ce budget supplémentaire des dépenses. Les dépenses totales prévues augmenteront de 165,2 milliards $
à 172,4 milliards $. Le gros
de ces dépenses, 114,9 milliards $, ou 66,6 p. 100, sont des dépenses
législatives qui ne nécessitent pas d’autorisation.
La modification de 7,2 milliards $ apportée au total du budget
des dépenses, proposée dans le Budget supplémentaire des dépenses, représente
une augmentation de 4,4 p. 100 par rapport aux dépenses
gouvernementales prévues au départ pour l’exercice 2001-2002.
Tableau
1
RÉSUMÉ
DU CADRE DES DÉPENSES ET
BUDGET
DES DÉPENSES POUR 2001-2002
Cadre
des dépenses : |
|
Budgétaire
du Budget des dépenses principal |
163,4
milliards $ |
Budgétaire
du Budget des dépenses à ce jour |
163,4
milliards $ |
Budgétaire
du Budget des dépenses prévu |
167,1 milliards $ |
Tableau 2
BUDGET DES DÉPENSES À CE JOUR – 2001-2002
|
AUTORISATIONS À VOTER |
LÉGISLATIVES |
TOTAL |
|
(En
milliers de dollars) |
||
Budget
des dépenses principal
|
|
|
|
*Budgétaire |
52 334,584 $ |
111
021,549 $ |
163
356,133 $ |
Non
budgétaire |
76,403 |
1,803,601 |
1,880,004 |
|
|
|
|
|
52,410,987 $ |
112,825,150 $ |
165,236,137 $ |
Budget supplémentaire
des dépenses (A) |
|
|
|
Budgétaire |
4,823,998 $ |
1,946,387 $ |
6,770,385 $ |
Non
budgétaire |
6,000 |
176,530 |
182,530 |
|
|
|
|
|
4,829,998 $ |
2,122,917 $ |
6,952,915 $ |
**Fonds non dépensés |
|
|
|
Budgétaire |
204,112 |
- |
204,112 |
Non
budgétaire |
- |
- |
- |
|
204,112 |
- |
204,112 |
***Total du Budget des dépenses à ce jour |
|
|
|
Budgétaire |
57,362,694 $ |
112,967,936 $ |
170,330,630 $ |
Non
budgétaire |
82,403 |
1,980,131 |
2,062,534 |
|
|
|
|
|
57,445,097 $ |
114,948,067 $ |
172
393,164 $ |
* Les prévisions seront toujours différentes du total des dépenses budgétaires à cause des rajustements non reflétés dans les prévisions pour des postes comme les péremptions prévues, des réductions budgétaires et les dépenses comptabilisées dans les années antérieures.
** Ce montant représente des fonds imprévus qui ont été affectés en 2000-2001 pour l’ADRC et Parcs Canada et qui seront dépensés en 2001-2002.
*** Les totaux peuvent différer de ceux indiqués dans le Livre bleu en raison de l’arrondissement des chiffres.
Le troisième tableau intitulé « Crédits à ce jour – 2001-2002 »
résume les crédits qui ont été approuvés à ce jour.
La Loi de crédits No 1 a
approuvé 16,3 milliards $ à ce jour, alors que La Loi de crédits No 2 a
approuvé 36,1 milliards $ supplémentaires. Le total des crédits approuvés se situe à 52,4 milliards $.
Le Budget supplémentaire des dépenses (A) actuel ajouterait encore 4,8
milliards $, ce qui porte le total des crédits à 57,4 milliards $.
De plus, le tableau montre qu’un total de 204,1 millions $ de dépenses
approuvées est reporté de 2000-2001.
Tableau
3
CRÉDITS
À CE JOUR – 2001-2002
Fonds
imprévus affectés en 2000-2001, qui
seront dépensés en 2001-2002 |
204
111,562.00 $ |
Deux Loi de crédits ont été approuvées à l’égard
du Budget des dépenses for 2001-2002
Crédits
approuvés à ce jour : |
|
Loi de crédits No. 1, 2001-2002
|
|
Crédits
provisoires accordés pour le Budget des dépenses principal 2001-2002
équivalant à une affectation initiale de 3/12e pour toutes
les autorisations et 43 autorisations ont reçu des proportions supplémentaires |
|
16 343,875,327.99 $ |
|
|
|
Loi de crédits No. 2,2001-2002 |
|
Totalité des crédits accordés pour le Budget des dépenses principal
2001‑2002 |
36
067,113,419.01 $ |
|
|
Total approuvé à ce jour |
52 410,988,747.00 $ |
|
|
Crédits
en attente d’une approbation : |
|
Pour l’ensemble du Budget supplémentaire des dépenses (A)
2001‑2002 |
|
4 756,446,373.00 $ |
|
Total pour 2001-2002 |
57 371,546,682.00 $ |
Le Budget supplémentaire des dépenses “A” 2001-2002 contient l’estimation des besoins de dépenses des ministères et organismes du gouvernement fédéral et, comme à leur habitude, les sénateurs se sont intéressés autant aux plans de dépenses en général qu’aux postes particuliers dans ce nouveau budget des dépenses.
M. Rick Neville et M. David Bickerton, fonctionnaires du Conseil du Trésor
du Canada, ont expliqué certains des changements importants apportés aux prévisions
et ont répondu aux questions des membres du comité.
Ils ont noté que les postes inclus dans ce Budget supplémentaire des dépenses
visent deux objectifs. D’abord,
ils ont pour but d’obtenir l’autorisation du Parlement de dépenser les
fonds, accordée dans le plan financier exposé dans l’énoncé économique et
la mise à jour budgétaire d’octobre 2000 et rajustée afin de tenir compte
de l’effet des initiatives annoncées dans la mise à jour relative à la
situation économique de mai 2001. Ces
estimations ne figuraient pas dans le Budget des dépenses principal de
2001-2002.
Le deuxième objectif de ce budget des dépenses est de fournir au
Parlement des renseignements sur les changements apportés aux prévisions
relatives aux dépenses législatives qu’il a déjà approuvés dans la loi.
Ces changements, qui s’élèvent à 2,1 milliards $, comprennent
une subvention de 1,25 milliard $ accordée à la Fondation canadienne pour
l’innovation et une augmentation de 616 millions $ en paiements de péréquation
fiscale aux provinces.
Voici les principaux postes à l’échelle du gouvernement :
- 425,9 millions $ pour 69 ministères and organismes en vertu de
la disposition de report afin de répondre aux besoins opérationnels prévus
initialement en 2000-2001. Cette
disposition vise à améliorer la gestion de la trésorerie en permettant
aux gestionnaires de reporter, d’un exercice à l’autre, un montant
allant jusqu’à 5 p. 100 de leur budget de fonctionnement de l’exercice
précédent;
- 382,3 millions $ au titre des rémunérations dans le cadre de
la négociation collective;
- 216,5 millions $ à 27 ministères et organismes pour une
augmentation de fonds visant à répondre à des besoins opérationnels et
d’immobilisations de base;
- 164,6 millions $ à 10 ministères et organismes pour répondre
à de nouveaux besoins en gestion de l’information et infrastructure
technologique;
- 114,4 millions $ au titre du Programme canadien sur le contrôle
des armes à feu;
- 100,0 millions $ au titre du Fonds d’appui technologique au développement
durable.
Voici
les principales demandes par organisation :
- 550,0
millions $ à Agriculture et Agro-alimentaire Canada en vertu de la Loi
sur la protection du revenu agricole afin d’accorder une aide immédiate
aux agriculteurs à la suite des difficultés qu’ils ont connues l’an
dernier;
- 225,3
millions $ à l’Agence des douanes et du revenu du Canada pour répondre
à une charge de travail opérationnelle accrue et mener à bien des
initiatives de création de revenus;
- 221,9
millions $ à Transports Canada afin d’aider les transporteurs aériens
(160 millions $) à la suite des pertes subies lors de la
fermeture temporaire de l’espace aérien canadien, et des paiements supplémentaires
à VIA Rail à l’appui du programme d’investissement élargi (61,9 millions $);
- 152
millions $ au ministère de la Défense nationale pour assumer les coûts
supplémentaires associés à la formation et à la rémunération;
- 114,8
millions $ à Pêches et Océans Canada pour le Programme d’accès
aux pêches;
- 109,7
millions $ aux Instituts de recherche en santé du Canada pour le
renforcement des programmes.
Dans son examen du budget des dépenses, le Comité s’est intéressé
à un certain nombre de postes de dépenses.
Par exemple, il a noté que l’Agence des douanes et du revenu du Canada
demande 287,9 millions $ supplémentaire par rapport à ses crédits
initiaux de 2,4 milliards $. Cette
nouvelle demande représente une hausse de 12,2 p. 100 du budget
original de l’Agence. La plus
grande partie du financement demandé vise à répondre à une charge de travail
opérationnelle accrue et à mener à bien des initiatives de création de
revenus. M. Neville a assuré le
Comité que cette « charge de travail opérationnelle accrue »
n’est pas liée aux événements du 11 septembre.
Les dépenses du gouvernement réliées aux mesures prises à la suite
des événements du 11 septembre vont apparaître vraisemblablement dans le
prochain budget des dépenses.
Le
budget du ministère des Finances est d’habitude considérable par rapport aux
autres ministères et ses besoins financiers supplémentaires sont généralement
importants également. Ce budget
supplémentaire des dépenses du Ministère ne fait pas exception.
Deux éléments du budget des dépenses ont attiré l’attention du
Comité. Sous le Crédit 2a, le
Ministère demande des crédits pour la remise de certaines dettes et
obligations du gouvernement de la Jamaïque s’élevant à 17,9 millions $.
Plus loin, dans le budget des dépenses de l’Agence canadienne de développement
international (ACDI), on demande des fonds, sous le Crédit 25, pour consentir
un prêt de 20,0 millions $ à la Jamaïque.
Deux autres éléments concernent une réduction de 40,5 millions $
des paiements du Canada à la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la
croissance du Fonds monétaire international et une avance législative de 172,0 millions $
à ce même programme. Même si ces
opérations peuvent donner l’impression qu’une partie du gouvernement ne
sait pas ce que fait l’autre, M. Neville a assuré le Comité que le
gouvernement est parfaitement au courant de ces opérations apparemment
contradictoires. Il a expliqué que
ces postes impliquent différents types de transactions (prêts plutôt que
subventions ou paiements plutôt que prêts) et il est donc nécessaire d’établir
un poste pour chacune.
Le Comité a noté que le ministère de la Justice a demandé des fonds
supplémentaires de l’ordre de 158,6 millions $ (une augmentation de 51,5 p. 100)
pour assurer ses dépenses de fonctionnement.
La plus grosse part de cette augmentation (90,5 millions $) est
consacrée au Programme de contrôle des armes à feu.
Un montant plus petit mais cependant notable de 26,6 millions $ vise
à couvrir le coût supplémentaire de causes judiciaires uniques.
Les coûts associés au Programme de contrôle des armes à feu
continuent de préoccuper les sénateurs. Depuis
sa mise en œuvre, le coût global de la mise en œuvre du programme, y compris
les dépenses courantes prévues, atteindra 689,67 millions $.
Ce montant est nettement supérieur aux coûts de mise en œuvre prévus
au départ au moment où le programme a été étudié au Parlement.
M. Neville dit que la première estimation des coûts était valide, mais
que de nombreux changements apportés au programme, au cours de sa mise en œuvre,
expliquent les hausses.
Sous le Crédit 10a, le ministère de l’Agriculture et de
l’Agro-alimentaire demande des crédits de 550,0 millions $ au titre de
contributions à la gestion du risque agricole – des paiements relevant de la Loi
sur la protection du revenu agricole. Les
responsables du Conseil du Trésor ont expliqué que ce montant était supérieur
à celui qui était réservé pour les programmes habituels en vertu de cette
loi. Le montant comprend une
injection de fonds unique pour apporter une aide immédiate aux agriculteurs qui
ont connu des difficultés l’an dernier.
Selon M Neville, les provinces versent des contributions de contrepartie,
normalement dans une proportion de 60 pour le fédéral et 40 pour le
provincial.
Les sénateurs sont de plus en plus préoccupés par les demandes supplémentaires
de la part des organismes nouvellement créés par le gouvernement.
Ces organismes, notamment l’Agence des douanes et du revenu du Canada,
Parcs Canada et l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) ont été
créés parce que l’on croyait réaliser des économies de fonctionnement en
les retirant du service public. Cela
ne semble pas être le cas. Par
exemple, l’ACIA demande 85,8 millions $ supplémentaire sous le Crédit
25a, une augmentation de 33 p. 100 par rapport au budget original pour
cette période financière. L’Agence
regroupe tous les services fédéraux d’inspection des aliments et de
quarantaine en une seule agence d’inspection des aliments.
Elle est entrée en activité en avril 1997 et rend compte au Parlement
par l’intermédiaire du ministre de l’Agriculture et de l’Agro-alimentaire.
L’Agence renforce les systèmes de sécurité alimentaire en intégrant
la prestation des services d’inspection et de quarantaine assurés auparavant
par Agriculture et Agro-alimentaire Canada, Santé Canada, Industrie Canada et
le ministère des Pêches et Océans du Canada.
Elle assure tous les services d’inspection liés à la sécurité
alimentaire, la fraude économique, les exigences commerciales et les programmes
sanitaires pour les animaux et les plantes.
Le Comité a rappelé aux responsables que l’Agence a été créée
afin de réduire les coûts, mais revient pour obtenir des crédits supplémentaires
relativement importants. Il a donc
l’impression que le fait de retirer l’agence du service public n’a pas
permis de réaliser les économies prévues.
M. Neville a expliqué que lorsque ces organismes ont été créés, des
tiers ont effectué une analyse très détaillée afin d’établir leur niveau
de financement des services votés. Il
a rappelé au Comité que ces organismes ont été également créés pour toute
sorte d’autres raisons outre la nécessité de faire des économies.
À mesure que l’en tente de réaliser ces autres objectifs, les besoins
de financement pourraient augmenter. M.
Neville estime que la demande de crédits supplémentaires de la part de ces
organismes est justifiée.
Le budget supplémentaire des dépenses pour le ministère des Transports
contient de nouveaux crédits totalisant 315,7 millions $. Cela représente une augmentation de 33,8 p. 100
par rapport aux crédits de mars de 934,8 millions $. Dans la partie Explication des besoins, le ministère demande
1,2 millions $ sous le Crédit 1a – fonctionnement et 55,8 sous le Crédit
Vote 5a – dépenses en immobilisations, au titre des initiatives relatives à
la sécurité publique et à l’antiterrorisme.
Sous cette rubrique, le Ministère demande 152,0 millions $ pour
accorder des subventions aux compagnies aériennes canadiennes et aux
exploitants aériens spécialisés, c’est-à-dire le paiement d’une aide
financière pour les pertes subies lors de la fermeture temporaire de l’espace
aérien canadien après le 11 septembre 2001.
M. Neville a expliqué que cet argent était accordé aux transporteurs aériens
canadiens et uniquement pour des dépenses précises susceptibles d’être
clairement liées à la fermeture de l’espace aérien canadien.
Finalement, le Comité a discuté longuement avec les fonctionnaires de
la décision d’avancer 100 millions $ à une société privée pour créer
le Fonds d’appui technologique au développement durable.
M. Neville a rappelé la séquence des événements et des transactions
qui ont conduit à la création du Fonds. En
bref, l’intention du gouvernement de créer un fonds d’appui technologique
au développement durable a été annoncée dans le discours sur le budget de février
2000. Le texte de loi a été déposé
à la Chambre pour la première fois en octobre 2000.
Avec le déclenchement des élections, le projet de loi C-46 est mort au
Feuilleton et a été déposé de nouveau en février 2001, comme projet de loi
C-4. La sanction royale a été
accordée au projet de loi C-4 1 le 14 juin 2001.
La Loi créait la Fondation canadienne d’appui technologique au développement
durable. Entre le déclenchement
des élections et l’accord de la sanction royale au projet de loi C-4, le
Conseil du Trésor a conclu un accord de financement avec une société, créée
en vertu de la Loi sur les corporations
canadiennes, au sujet des modalités d’utilisation de la subvention de 100
millions $. Étant donné que
ces transactions n’ont pas pu être intégrées au premier budget des dépenses,
elles ont été incorporées aux Budget supplémentaire des dépenses 2001-2002.
Le financement a été rendu possible par l’utilisation du Crédit pour
éventualités 5 du Conseil du Trésor. Les
fonctionnaires du Conseil du Trésor ont affirmé que ces transactions étaient
acceptables car elles étaient tout à fait légales.
Ils ont rappelé au Comité que même le vérificateur général a
convenu qu’elles l’étaient. Toutefois,
le vérificateur général a également exprimé des réserves au sujet de l’à
propos des méthodes utilisées pour créer ce fonds.
Dans son huitième rapport – Rapport intérimaire sur le budget des dépenses
2001-2002, le Comité a fait des commentaires suivants sur cette série d’événements :
« Les sénateurs se sont demandé si c’était une façon convenable
de créer des organismes et sociétés d’État de ce genre et si le
gouvernement n’aurait pas dû adopter le projet de loi avant d’avancer les
fonds promis. Les membres du Comité condamnent cette manœuvre par laquelle on
a créé un organisme public et on lui a attribué 100 millions de dollars sans
l'approbation préalable du Parlement. »
Bien que le Comité reconnaisse la légalité de ces
transactions, il se demande s’il est souhaitable d’utiliser des fonds du Crédit
pour éventualités 5 du Conseil du Trésor pour financer de nouvelles
initiatives avant que la question ne soit étudiée au Parlement. Malgré les affirmations maintes fois répétées que cette série
de mesures était légale, les sénateurs sont restés insatisfaits des
explications fournies par les fonctionnaires.
Et ils ne sont pas les seules de cet avis.
Le 22 novembre 2001, le Président de la Chambre des communes a jugé que
même s’il ne trouvait pas que ces actions du gouvernement illégales, néanmoins
il a conclu que :
«…aucune demande d’autorisation n’a jamais été présentée
au Parlement pour les subventions de 50 millions de dollars versées en avril
dernier à la société sans but lucratif. Elle est également d’avis que les
notes contenues dans le Budget supplémentaire des dépenses A à l’égard du
versement de ces sommes ne sont pas suffisantes pour être considérées comme
une demande d’autorisation de ces subventions. En d’autres mots,
l’autorisation demandée dans le Budget supplémentaire des dépenses A ne
peut être considérée comme comprenant une autorisation tacite de la
subvention antérieure de 50 millions de dollars. »
Le Président a dit que le gouvernement pourrait rectifier l’affaire
lorsqu’il a ajouté:
« Néanmoins, puisque le gouvernement a amplement le
temps de corriger le tir et de présenter au Parlement la demande appropriée
par le processus du Budget supplémentaire, la présidence ne s’étendra pas
sur la question. Le Budget supplémentaire des dépenses A pour 2001-2002 peut
donc aller de l’avant. »
À la lumière de cette décision, le Comité attend
que le gouvernement pose les gestes qui s’imposent.
Le
Comité estime que les parlementaires ne sont pas seulement intéressés par la
légalité des mesures, mais s’inquiètent tout autant de l’imputabilité du
gouvernement à l’égard du Parlement. En
étant mis devant le fait accompli, les parlementaires n’ont pas une réelle
possibilité de réfléchir suffisamment au bien-fondé des mesures envisagées.
De façon plus générale, le Comité continue d’exprimer de sérieuses
réserves au sujet de la façon dont le Crédit pour éventualités 5 du Conseil
du Trésor est utilisé par le gouvernement pour financer diverses initiatives.
Par conséquent, le Comité a l’intention d’examiner cette pratique
plus en détail à une date ultérieure.