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Période des questions - Les affaires étrangères

La Birmanie—La persécution des musulmans rohingyas

19 septembre 2017


L’honorable Sénatrice Mobina S. B. Jaffer :

Ma question s’adresse également au leader du gouvernement au Sénat. Selon un reportage diffusé dernièrement par la CBC, 412 000 Rohingyas ont fui leur domicile à cause des violences toujours plus terribles dont ils sont victimes de la part des forces de sécurité du Myanmar. Les histoires que racontent les réfugiés rohingyas sont tout simplement bouleversantes. Je pense par exemple à Azif et à Soulémane, deux frères rohingyas qui vivaient dans l’État de Rakhine avant le début des exactions. Au début d’août, les deux enfants, âgés de 8 et de 12 ans, jouaient dans la cour arrière de leur domicile sans se rendre compte que les forces de sécurité avaient envahi leur maison. Quand ils ont entendu des coups de feu à l’intérieur, ils ont su que leurs parents et leur petit frère venaient de se faire tuer, et ils ont pris la fuite. Ils sont aujourd’hui dans un camp de réfugiés du Bangladesh, où ils essaient de surmonter leur traumatisme. Or, nous avons tous pu constater hier soir que ces camps débordent.

Monsieur le leader, le Canada doit prendre rapidement des mesures pour mettre un terme à cette crise. Je sais que la ministre Freeland a fait une déclaration. Je sais qu’elle s’est montrée très claire. Je sais que le premier ministre — et je l’en félicite — s’est entretenu avec les autorités du Myanmar pour leur faire part de nos préoccupations.

Nous savons que l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, dirige actuellement une commission qui enquête sur la crise qui sévit au Myanmar. Que faisons-nous pour appuyer cette commission consultative? Quelles ressources lui fournissons-nous? Jouons-nous un rôle de premier plan dans ce dossier?

L’honorable Peter Harder (représentant du gouvernement au Sénat) : Je remercie la sénatrice Jaffer de ses questions à ce sujet. Nous en avions parlé en juin. Franchement, les événements dépassent les craintes que nous avions exprimées à ce moment-là; la situation est absolument épouvantable. Comme la sénatrice y a fait allusion, le premier ministre a appelé la conseillère d’État pour exprimer sa désapprobation et lui a demandé d’intervenir. Il ne s’est pas arrêté là; il lui a aussi envoyé une lettre très ferme pour l’exhorter à se pencher personnellement sur cette situation.

Le Canada a versé un montant de 9,8 millions de dollars en aide humanitaire dont l’utilisation est coordonnée par les organismes internationaux et il se tient prêt à en faire plus.

Le débat annuel de l’Assemblée générale de l’ONU se tient cette semaine. Le premier ministre et certains de ses principaux ministres seront à New York. Cette question figure dans les priorités de la ministre Freeland parmi les questions urgentes qui seront abordées. Je puis vous assurer à tous que le Canada fera ce que les Canadiens attendent de lui, c’est-à-dire qu’il jouera un rôle de premier plan dans l’action internationale concertée et pour faire face à la crise humanitaire et pour tenter de s’attaquer à la cause profonde de cette situation, qui, comme nous le savons tous, est hautement complexe et tragique.

La sénatrice Jaffer : Je vous remercie beaucoup de votre réponse.

Monsieur le leader, au cours de votre carrière, vous avez élaboré de nombreux processus de paix et beaucoup travaillé à la consolidation de la paix. Si le Canada veut jouer un rôle dans la consolidation de la paix au Bangladesh et au Myanmar, c’est le moment de le faire.

Puis-je vous demander de vous informer auprès de la ministre pour savoir ce qu’elle fait, quelles ressources nous donnons à Kofi Annan, et quelles ressources sont prévues pour la consolidation de la paix? Serons-nous un pays actif lorsqu’il s’agit de consolider la paix?

Le sénateur Harder : Encore une fois, je tiens à rassurer l’honorable sénatrice sur le fait que le Canada est, et demeurera, un partenaire actif dans ce dossier. J’attirerai l’attention des ministres compétents sur ses préoccupations et celles de l’ensemble des sénateurs. La ministre du Développement international fait aussi partie de la délégation à New York, et elle s’entretiendra avec ses homologues au sujet de ce dossier. Je fournirai une réponse à la sénatrice dans les meilleurs délais.

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