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Période des questions - Le ministère de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté

L'asile pour les filles yézidies

2 mai 2017


L’honorable Sénatrice Mobina S. B. Jaffer :

Tout d'abord, monsieur le ministre, je vous souhaite la bienvenue au Sénat du Canada. En tant que compatriote africaine, je dois vous dire que votre présence ici, dans mon lieu de travail, me remplit d'une immense fierté.

Monsieur le ministre, j'ai souvent parlé des filles yézidies, et je tiens à vous remercier d'avoir accueilli des jeunes filles et des familles yézidies au Canada. Ce qui m'a particulièrement touchée, c'est que vous n'avez pas seulement accueilli ces filles, mais leur famille au complet. Je ne saurais assez vous remercier.

Depuis plus d'un an, je travaille avec des femmes de Vancouver qui participent à la Campagne des roses. Elles ont joué un rôle de premier plan pour tenter d'accueillir ces femmes au Canada. Nous nous sommes rencontrées samedi dernier, et voici la question que ces femmes souhaitent poser. J'essaierai de poser la question dans leurs mots.

Comme vous le savez, monsieur le ministre, 5 200 filles ont été réduites en esclavage et 3 000 le sont toujours. Les Nations Unies ont annoncé aujourd'hui qu'elles avaient secouru seulement 63 d'entre elles.

La question que la Campagne des roses souhaite vous poser est la suivante : combien de ces filles ont été accueillies au Canada, et que font les autres pays aux vues semblables aux nôtres, comme la Norvège, le Danemark et la Suède? Quelles mesures prend-on pour secourir les autres filles? Quel asile sera accordé à ces filles, et par quels pays?

L'honorable Ahmed D. Hussen, C.P., député, ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté : Je vous remercie de votre question, sénatrice Jaffer. Avant de commencer, j'aimerais vous remercier de vos bons mots. J'aimerais également souligner notre longue amitié et notre longue collaboration, ainsi que la générosité que vous avez manifestée à mon endroit lorsque je suis arrivé ici comme député en 2015.

Les mesures que nous avons prises pour accueillir tous les survivants de Daech, mais surtout des femmes et des filles yézidies, sont l'une des réalisations qui me remplissent de fierté en tant que ministre. Ce programme a été planifié minutieusement depuis le début. Nous avons consulté l'Allemagne au moment de concevoir ces mesures, parce qu'elle avait une longueur d'avance sur le Canada, puisqu'elle a aidé plus de 1 000 femmes et filles yézidies à quitter cette région instable et à trouver refuge en Allemagne. Nous avons donc consulté les Allemands, et ceux-ci nous ont fait part de leur expérience. Nous avons conçu nos mesures en tenant compte de leur expérience.

Nous nous sommes aussi rendu compte rapidement qu'il s'agit d'un groupe de personnes particulièrement vulnérables, qui ont subi de graves traumatismes, des traumatismes pires même que ceux subis par d'autres réfugiés vulnérables. Nous avons donc veillé à ce que ces réfugiés arrivent par vagues successives, de sorte que les collectivités accueillant ces personnes puissent prévoir un soutien accru, étant donné que ces personnes ont été fortement traumatisées.

Je suis fier de dire que notre plan a fonctionné à merveille. Jusqu'à présent, nous avons accueilli plus de 450 femmes et filles yézidies, de même que de jeunes garçons, parce que nous avons appris dans le cadre de notre travail que le groupe État islamique ciblait les jeunes garçons en vue d'en faire des esclaves ou des enfants soldats. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les municipalités, les provinces et la communauté yézidie au Canada pour veiller à ce que des services de soutien complets soient offerts pour répondre aux besoins en matière de soins de santé et de soins psychologiques, ainsi qu'aux autres besoins, de ce groupe particulièrement vulnérable.

D'ici la fin de 2017, nous avons comme objectif d'accueillir au Canada 1 200 femmes et jeunes filles yézidies, mais aussi d'autres survivants de Daech. Nous avons aussi encouragé les parrains privés de réfugiés à prioriser les femmes et les jeunes filles yézidies quand ils le peuvent. Nous avons travaillé de près avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et d'autres organismes pour nous assurer de faire le nécessaire pour aider les survivants de Daech.

Pour ce qui est des pays alliés qui peuvent en faire davantage, nous avons joué un rôle de chef de file. J'ai voyagé dans le monde entier pour partager notre modèle de parrainage privé des réfugiés dont on a tant besoin dans le monde aujourd'hui. Beaucoup de pays sont venus au Canada en affirmant : « Nous adorons votre modèle de parrainage privé de réfugiés. Pouvez-vous nous aider sur le plan technique? » C'est ce que nous faisons, et les contingents dans le cadre du parrainage privé de réfugiés au Royaume-Uni, en Allemagne et dans les pays d'Amérique latine comprendront des places pour les femmes et les jeunes filles yézidies.

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