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Déclarations de sénateurs

Le décès de l'honorable Len Marchand, C.P., C.M.

10 juin 2016


L’honorable Sénatrice Mobina S. B. Jaffer :

Honorables sénateurs, je prends aussi la parole aujourd'hui pour rendre hommage à notre cher ami et collègue, le sénateur Len Marchand. Le sénateur Marchand était un visionnaire dans l'exercice de ses fonctions, mais il était aussi un pionnier dans tous les aspects de sa vie. Il a été le porte-parole des peuples autochtones du Canada pendant de nombreuses années, à une époque où bien peu d'Autochtones occupaient des postes de premier plan.

Aujourd'hui, peu de Canadiens se souviennent que le sénateur Marchand a été le premier Indien inscrit à obtenir un diplôme de l'école secondaire publique de Vernon, en Colombie-Britannique. En effet, de nos jours, les obstacles très importants que le sénateur Marchand a éliminés tout au long de sa vie sont souvent considérés comme les vestiges d'un passé lointain.

Le sénateur Marchand a fait ses débuts en politique en 1968, lorsqu'il est devenu le député libéral de la circonscription de Kamloops-Cariboo, en Colombie-Britannique, à la Chambre des communes; c'était alors Pierre Elliott Trudeau qui était premier ministre.

Tout comme le sénateur Marchand, l'honorable Tom Dohm, aux côtés de qui j'ai déjà pratiqué le droit, venait de Kamloops, en Colombie- Britannique. Ils ont tous les deux eu une enfance difficile, mais ils ont travaillé d'arrache-pied pour accomplir de grandes choses. Plus important encore, M. Dohm m'a appris que le sénateur Marchand n'avait jamais oublié ses racines et qu'il avait toujours travaillé avec acharnement pour garantir le bien-être des peuples autochtones.

Comme le sénateur Munson l'a dit, le sénateur Marchand a occupé de nombreux postes au Canada. Il a été notamment secrétaire parlementaire et ministre. Au cours de ses années au service du public, le sénateur Marchand a persuadé le premier ministre Pierre Elliott Trudeau de lancer des négociations entre le gouvernement fédéral et les Premières Nations, en vue de régler les revendications territoriales. Il n'a jamais négligé de faire valoir les besoins des Autochtones.

En 1984, le premier ministre Pierre Elliott Trudeau a nommé M. Marchand sénateur. C'était le cinquième Autochtone canadien à siéger au Sénat. Comme le sénateur Munson l'a dit, le sénateur Marchand est à l'origine de l'établissement du Comité sénatorial permanent des peuples autochtones, un comité important qu'il a présidé et au sein duquel il a continué d'œuvrer.

Honorables sénateurs, lorsque j'ai été nommé au Sénat, le sénateur Marchand a pris le temps de s'asseoir avec moi et m'a dit : « Vous représentez un groupe de personnes dont la voix n'était pas entendue sur la Colline du Parlement. Lorsque vous parlerez d'eux, vous serez seul, mais n'oubliez jamais pourquoi vous êtes au Sénat. Vous êtes la voix des gens qui n'ont pas la chance d'y être. »

Honorables sénateurs, je me rappelle souvent ses paroles, mais je ne suis pas certain d'être souvent capable de suivre ses conseils.

Au nom de nous tous qui sommes assemblés ici, je voudrais exprimer nos sincères condoléances à l'épouse du sénateur Marchand Donna, à sa fille, Lori, et à son fils, Len junior, qui poursuit fièrement l'œuvre de son père.

Au nom de tous les Canadiens, je tiens à exprimer notre gratitude envers le sénateur Marchand pour son travail exemplaire au service du Canada. Il a vraiment su faire entendre clairement la voix des Autochtones.

Reposez en paix, monsieur le sénateur Marchand.

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