Aller au contenu

Déclarations de sénateurs

Les immigrants et l’emploi

30 novembre 2017


L’honorable Sénatrice Ratna Omidvar :

Honorables sénateurs, je suis ravie d’intervenir aujourd’hui pour rendre hommage à tous ceux qui travaillent sur le terrain afin que les immigrants puissent mettre leurs talents en valeur. Nous avons tous entendu parler d’ingénieurs, de médecins et d’avocats qui conduisent des taxis. Même s’ils conduisent maintenant pour Uber, c’est toujours une grande perte pour l’économie canadienne, une perte que le Conference Board du Canada estime à 6 milliards de dollars par année.

Pour tenter d’enrayer ce vilain problème qui perdure, des solutions très novatrices sont mises à l’essai sur le terrain dans les localités où on trouve des conseils d’emploi des immigrants, dans des villes comme London, Toronto, Ottawa et Calgary. Ces conseils travaillent à l’échelle locale avec de grands et de petits employeurs, des collèges et des universités, tous les ordres de gouvernement et des organismes de la société civile pour faire tomber les barrières. Ils s’appliquent à changer les perceptions liées aux employés venus d’ailleurs. Ils incitent les employeurs à améliorer et à modifier leurs pratiques d’embauche et à élargir leurs horizons de manière à rester en phase avec les changements démographiques et l’évolution des besoins du marché du travail.

J’aime particulièrement ce qu’ils font du côté du mentorat professionnel auprès des immigrants. Le mentorat est fondé sur le principe voulant que, si le bagage des immigrants comprend peut-être bien des expériences et des compétences, souvent, il lui manque la connaissance des règles de conduite tacites du milieu des affaires canadien. Dans bien des cas, ce n’est pas ce qu’on connaît qui compte, mais plutôt qui on connaît. Ces activités de mentorat sont adaptées afin de jumeler un immigrant sans emploi à un homologue qui a un emploi : un journaliste avec un journaliste, un ingénieur avec un ingénieur et parfois même, encore plus précisément, un ingénieur chimiste avec un ingénieur chimiste. Ces jumelages produisent d’excellents résultats, tant pour la société que pour les immigrants.

Chez moi, à Toronto, j’ai eu le plaisir de fonder le conseil local d’emploi des immigrants, le Toronto Region Immigrant Employment Council. Son programme de mentorat occupe le devant de la scène dans la création d’un mouvement national de mentorat. Jusqu’ici, dans la région du Grand Toronto, ce sont 14 000 immigrants qui ont pu profiter de ce programme — et 75 p. 100 d’entre eux ont trouvé du travail. Ce chiffre est remarquable et j’espère avoir l’occasion de vous parler de ce qui peut être fait pour l’améliorer.

Comme dans toute chose, il y a des conséquences imprévues. Certains jumelages créent des liens et il y aura des invitations au chalet, au souper de l’Action de grâces ou de Noël. Des amitiés se nouent.

D’une façon très indirecte, ces programmes de mentorat sont comme du ciment, car ils permettent non seulement d’élargir les réseaux sociaux, mais aussi de cimenter la cohésion sociale qui est nécessaire, mais difficile à atteindre.

Honorables sénateurs, j’espère que vous conviendrez, comme moi, qu’il s’agit d’un travail important. Nous devons nous assurer que les immigrants qui viennent au Canada puissent réussir, car, lorsqu’ils connaissent du succès, le Canada en connaît aussi.

Merci beaucoup.

Haut de page