Aller au contenu

DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme

2 avril 2019


L’honorable Wanda Elaine Thomas Bernard

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Ce matin, j’ai eu le plaisir d’assister au cinquième Sommet canadien du leadership en matière de troubles du spectre autistique. Ce sommet est important pour nous, les décideurs, car il nous permet de nous renseigner sur la diversité provinciale, les initiatives nationales et les services communautaires alors que nous travaillons ensemble à l’avancement d’une stratégie nationale sur le trouble du spectre autistique.

Je tiens à exprimer ma gratitude à l’Alliance canadienne pour les troubles du spectre autistique et à nos collègues, les sénateurs Munson et Housakos, ainsi qu’à tous les chefs de file en matière de TSA de partout au Canada, y compris plusieurs personnes venues défendre leurs intérêts de même que les familles et les fournisseurs de services qui se sont réunis pour parler de la question du TSA.

Il est très important que nous mettions à profit nos voix, notre privilège en tant que parlementaires et notre engagement à aider les Canadiens atteints d’autisme, leurs parents, leurs familles et leurs défenseurs à travailler ensemble pour le changement.

Lors de la séance d’ouverture de ce matin intitulée « Rien nous concernant ne se fera sans nous », les présentateurs ont souligné l’importance d’écouter les expériences vécues pour former d’authentiques alliances avec les personnes qui défendent leur propre cause au moment de mettre en œuvre une stratégie nationale. Nous avons entendu parler du passage de la sensibilisation à l’autisme à l’acceptation de l’autisme. J’aimerais également ajouter la nécessité d’agir, donc je préconise que nous passions de la sensibilisation à l’autisme à l’acceptation de l’autisme, suivie de l’action. Il est temps d’aller plus loin que les gestes symboliques.

Nous ne devons pas non plus oublier d’aborder les questions de l’intersectionnalité. J’aimerais attirer l’attention des honorables sénateurs sur l’action conjuguée de la race, du racisme et de l’invalidité sur les enfants de minorités racialisées qui vivent avec des troubles du spectre de l’autisme. Les personnes ayant plusieurs identités marginalisées auront des expériences de vie différentes. Le sort des enfants d’ascendance africaine m’inquiète, car, souvent, ils ne reçoivent pas un diagnostic assez précoce, ils reçoivent un mauvais diagnostic ou leur famille demeure prise dans un état de déni. À mesure que nous progressons, je vous invite à songer aux manières dont ces enfants et ces adultes atteints de l’autisme sont racialisés et touchés différemment. Je vous invite à songer à la manière dont nous pouvons collaborer pour éliminer les obstacles systémiques.

Le cas des contrôles de routine dans les rues est un exemple flagrant de l’action conjuguée du racisme et de l’invalidité. La semaine dernière, la police régionale de Halifax a rapporté que les jeunes Noirs de 15 ans à 25 ans sont neuf fois plus susceptibles de se faire aborder; si l’on ajoute à cette situation la complexité de composer avec l’autisme, ces genres d’interactions peuvent facilement dégénérer en conflit.

Honorables sénateurs, n’oublions pas de tenir compte, dans l’élaboration de politiques, des précieuses expériences vécues et de donner suite aux demandes des personnes atteintes des troubles du spectre de l’autisme qui défendent leur propre cause, en affirmant : « rien nous concernant ne se fera sans nous ».

Haut de page