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La présidente de la Commission de la fonction publique

Réception de Marie-Chantal Girard en comité plénier

12 décembre 2023


La présidente [ + ]

Honorables sénateurs, pendant un comité plénier, les sénateurs s’adressent à la présidente, mais ne sont pas obligés de se lever. Conformément au Règlement, le temps de parole est de 10 minutes — questions et réponses y comprises — mais, tel qu’il est ordonné, si un sénateur n’utilise pas tout son temps de parole, il peut céder le temps qu’il lui reste à un autre sénateur. Le comité accueillera Marie-Chantal Girard, candidate proposée au poste de présidente de la Commission de la fonction publique du Canada, et je l’invite maintenant à nous rejoindre.

(Conformément à l’ordre adopté par le Sénat, Marie-Chantal Girard prend place dans la salle du Sénat.)

La présidente [ + ]

Madame Girard, j’ai le plaisir de vous accueillir au Sénat. Je vous invite à faire vos observations préliminaires d’au plus cinq minutes.

Marie-Chantal Girard, candidate proposée au poste de présidente de la Commission de la fonction publique du Canada [ + ]

Merci, madame la présidente et honorables sénateurs, pour le temps que vous m’accordez. C’est un honneur pour moi d’être considérée pour le rôle de présidente de la Commission de la fonction publique du Canada. J’aimerais d’abord souligner que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel et non cédé du peuple algonquin anishinaabe.

Le Canada dispose d’une fonction publique de premier ordre, mais nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers. Les fonctionnaires jouent un rôle important dans la défense des valeurs démocratiques et dans la préservation de la confiance envers nos institutions. Je crois que la Commission de la fonction publique doit, plus que jamais, œuvrer à la sauvegarde d’une fonction publique fondée sur le mérite, non partisane et représentative, en collaboration avec ses partenaires et avec les parties prenantes.

Lorsque j’ai commencé ma carrière, j’étais une jeune diplômée unilingue. Le taux de chômage était élevé et la précarité d’emploi presque garantie.

Pendant sept ans, j’ai travaillé en milieu communautaire pour améliorer l’accès des femmes au marché du travail. Je poursuivais en parallèle mes études doctorales, où j’analysais les obstacles rencontrés par les jeunes pour intégrer le marché du travail et développer de meilleures stratégies.

Par la suite, je me suis jointe à la fonction publique fédérale pour travailler de l’intérieur, principalement sur les questions entourant la sécurité du revenu et le développement socioéconomique.

Depuis les cinq dernières années, au Secrétariat du Conseil du Trésor je dirige la création et la mise en œuvre d’une approche de rémunération globale qui a pour but d’attirer et de retenir les talents les plus diversifiés. Cette approche repose sur des piliers tels que la modernisation des conditions d’emploi, la viabilité des régimes de retraite et des avantages sociaux et la mise en œuvre de la Loi sur l’équité salariale.

En tant que présidente, je prendrais le temps d’écouter et de demander conseil, bien entendu. Cela dit, mes priorités incluraient la mise en œuvre complète des modifications apportées en 2021 à la Loi sur l’emploi dans la fonction publique, qui renforcent la diversité et l’inclusion. Les ministères et les agences sont désormais tenus d’examiner les méthodes d’évaluation utilisées dans les processus de recrutement, en cherchant à cerner, pour les supprimer, les préjugés et les obstacles qui désavantagent les personnes appartenant à des groupes en quête d’équité. Ils étendent également le pouvoir de la commission et des sous-ministres d’enquêter sur les erreurs, les omissions ou les comportements inappropriés à cet égard.

Lorsque j’examine les données et les commentaires reçus, je constate que certaines personnes continuent de faire l’objet d’une discrimination systémique, par exemple, les personnes handicapées, les Autochtones et les Noirs. C’est important non seulement pour le recrutement, mais aussi pour le maintien dans l’emploi. Chaque effort compte. Par exemple, en partenariat avec les agents négociateurs, nous avons pu introduire un nouveau type de congé pour les pratiques traditionnelles autochtones dans les conventions collectives les plus récentes, ce qui favorise le bien-être et le maintien sur le lieu de travail. Chaque petit effort compte.

Je passe maintenant à la deuxième priorité, qui est de consolider notre présence en région et d’améliorer la prestation de services dans les deux langues officielles.

Avec plus de 10 ans d’expérience dans les régions, je pense que la fonction publique fédérale, afin de mieux se faire connaître, peut bâtir de nouvelles alliances avec des grappes industrielles, des organismes communautaires, des collèges et des universités.

Nous devons aussi puiser davantage dans le nouveau bassin de résidents permanents. Avec un plus grand nombre de communautés identifiées comme bilingues partout au Canada, les langues officielles sont plus que jamais une qualification de mérite essentielle.

Plus d’innovation en matière de dotation est donc nécessaire, au moyen de stratégies d’embauche simplifiées, de l’utilisation judicieuse des technologies et de l’optimisation des processus afin de pourvoir les postes plus rapidement. La nouvelle plateforme d’évaluation des candidats de la commission pour faire passer des tests de langue seconde en ligne en est un bon exemple.

Je voudrais enfin mentionner que, si je suis nommée, je considère qu’il est de ma responsabilité, avec le soutien des deux autres commissaires et de l’équipe de direction, d’examiner attentivement la manière dont l’argent des contribuables est utilisé afin d’obtenir de meilleurs résultats pour les Canadiens, mais aussi d’éviter tout impact négatif sur les récents progrès réalisés en matière de représentation.

En conclusion, je souhaite remercier le président par intérim, M. Stan Lee, et l’ancien président, M. Patrick Borbey. Ils laissent un solide héritage que j’espère poursuivre.

Merci. Meegwetch.

La présidente [ + ]

Merci, madame Girard.

Nous allons maintenant passer à quatre périodes de 10 minutes pour les questions.

Le sénateur Plett [ + ]

Bienvenue au Sénat, madame Girard, et félicitations pour votre nomination. Vous êtes évidemment en terrain connu ici, puisque vous avez déjà témoigné devant nos comités.

J’aimerais avoir un bref résumé du processus qui vous a menée devant nous aujourd’hui. Plus précisément, avez-vous postulé à ce poste ou vous a-t-on invitée à soumettre votre candidature? Pourquoi avez-vous décidé de solliciter cette nomination? Qui vous a interviewée et quels tests avez-vous dû faire?

Mme Girard [ + ]

Je vous remercie de votre question, honorable sénateur. J’ai postulé au poste. Le concours était supervisé par le Bureau du Conseil privé. J’ai proposé ma candidature puis, après une première évaluation fondée sur mon dossier, j’ai été invitée à me présenter à une entrevue qui était menée par deux sous-ministres et des membres du personnel de soutien administratif.

Pourquoi ce poste m’intéressait-il? J’y vois l’occasion de tirer parti de mon parcours, de mes études, de l’expérience que j’ai acquise au sein du gouvernement et dans d’autres milieux, des liens que j’ai créés et renforcés au fil des ans avec des agents négociateurs et des réseaux axés sur la diversité et la recherche d’équité, ainsi qu’avec des membres de la communauté des sous‑ministres, et de mettre tout cela au service de la fonction publique dans son ensemble.

À l’heure actuelle, je suis sous-ministre adjointe principale, Relations avec les employés et rémunération globale. Dans le cadre de mon travail actuel, j’offre du soutien et j’interviens en lien avec le mandat de la Commission de la fonction publique. Je crois être en mesure de maintenir mon indépendance et de m’acquitter de mes fonctions sans être influencée, tout en comprenant très bien les défis auxquels la fonction publique fait face et en travaillant à sa modernisation pour l’avenir.

Le sénateur Plett [ + ]

Je vous remercie, madame Girard. Vous occuperez un nouveau poste et vous avez déjà parlé un peu de ce que vous avez l’intention de faire et de la façon de procéder pour que tout le monde dépense judicieusement les fonds publics.

Seulement quelques semaines plus tard, la ministre Freeland a présenté son énoncé économique de l’automne, dans lequel on annonçait d’autres compressions dans la fonction publique au-delà de ce qu’on avait promis dans le budget fédéral en mars. Je me permets de rappeler à tout le monde que le gouvernement Trudeau a promis au printemps de réduire de 15 milliards de dollars les dépenses publiques. Le mois dernier, les libéraux ont dit qu’ils allaient retrancher un autre 345 millions de dollars et que dès 2025-2026, il y aurait près de 700 millions de dollars en compressions chaque année.

Madame Girard, comme on dit, sur cette question, je suis comme Saint-Thomas. J’ai des doutes quant à la manière dont ils vont y arriver ou même s’ils vont y arriver. Toutefois, il serait peut-être préférable de poser cette question au sénateur Gold.

Comment comptez-vous, madame Girard, guider la commission dans le cadre de ces compressions promises dans la fonction publique?

Mme Girard [ + ]

Je vous remercie de votre question, honorable sénateur.

C’est bien entendu à chaque sous-ministre de gérer ses dépenses et de prendre ses décisions de manière à ce que son ministère puisse s’acquitter de son mandat. Cela dit, je suis consciente que l’on a demandé à la Commission de la fonction publique, comme à toutes les autres institutions fédérales, de revoir ses dépenses actuelles, à commencer par les frais de déplacement et le recours aux services professionnels.

Comme je le disais, si je suis nommée, je lirai attentivement toutes les propositions reçues. Pour le moment, je n’y ai pas accès, car il s’agit de documents confidentiels du Cabinet, et ils font présentement l’objet d’un examen, mais il s’agira certainement d’une de mes priorités afin que nous puissions continuer à faire profiter la fonction publique de nos services et de notre expertise.

Le sénateur Plett [ + ]

Je ne sais pas si vous avez vu la vidéo qui a été publiée dernièrement par la Marine royale canadienne, madame Girard. Les faits qui y sont exposés montrent que la marine est en piètre état, surtout au chapitre des ressources humaines. Il manque plus de 20 % d’employés dans de nombreuses catégories d’emplois.

Dernièrement, le commandant de la marine a donné une entrevue au journaliste Paul Wells dans laquelle il évoque « le défi d’une génération ». Le vice-amiral Topshee a aussi dit que le pire problème pour la marine, c’est qu’elle perd un technicien de marine tous les deux jours. Il faut de cinq à dix ans d’entraînement et de formation pour occuper ces postes, mais pourtant, on perd un marin tous les deux jours.

Madame Girard, que peut faire la Commission de la fonction publique pour simplifier concrètement le processus de recrutement et favoriser le maintien en poste, ce dont on a grand besoin, et pas seulement pour la marine, pour l’aviation et l’armée aussi? Où ce dossier s’inscrirait-il dans votre emploi du temps des 100 premiers jours?

Mme Girard [ + ]

Je vous remercie de votre question, qui est très vaste. Effectivement, c’est la réalité dans la marine.

Je m’occupe du renouvellement des conventions collectives dans l’ensemble de la fonction publique et je vois à leur mise en œuvre individuelle. À ce titre, je peux dire, comme les autres employeurs, qu’il y a des besoins criants de main-d’œuvre dans plusieurs de nos organismes et de nos champs d’expertise. La main-d’œuvre est rare. En collaboration avec les équipes de la Commission de la fonction publique chargées de la recherche et des politiques, je vais continuer à aider les sous-ministres à mieux comprendre où se trouvent les bassins de recrues.

Comme je l’ai dit tout à l’heure dans ma déclaration liminaire, il est possible d’élargir nos réseaux et nos partenariats sur le marché du travail et de nous tourner, par exemple, vers les grappes industrielles, les organismes communautaires et les établissements d’enseignement collégial et technique, qui nous aideront à recruter de nouveaux candidats dans la fonction publique.

Nous avons aussi du mal à nous faire entendre des recrues. Nous devons nous moderniser afin de comprendre comment elles communiquent et ce qu’elles recherchent. En outre, notre approche globale de la rémunération nous permet de nous présenter comme un employeur attrayant. Je suis souvent étonnée de voir que certains de nos employés en connaissent très peu sur la valeur de ce que propose la fonction publique fédérale, sur tous les avantages sociaux qui nous permettent de soutenir la concurrence et sur toute la mobilité que nous offrons.

Grâce à tout ce travail, je pense que nous pouvons nous présenter comme un employeur attrayant et repenser le renouvellement de la fonction publique.

Le sénateur Plett [ + ]

Compte tenu des deux questions que j’ai soulevées, et que je trouve assez importantes, j’aimerais utiliser les quelques minutes qu’il me reste pour vous demander de m’indiquer quelles seraient les principales priorités dont vous vous occuperiez immédiatement si votre nomination était approuvée.

Mme Girard [ + ]

Premièrement, nous devons mettre en œuvre la modernisation de la Loi sur l’emploi dans la fonction publique, renforcer la diversité et l’inclusion et éliminer ou briser les préjugés ou les obstacles qui nuisent à l’entrée dans la fonction publique, mais il faut aussi veiller à ce que la fonction publique représente pleinement la population canadienne et à ce que cette dernière ait confiance dans nos institutions.

Je crois également que nous devons redoubler d’efforts pour mettre en œuvre les mesures du projet de loi C-13 en ce qui a trait aux langues officielles. Un plus grand nombre d’employés devront répondre à ces exigences dans l’avenir, et il faudra déployer des efforts collectifs au sein de la Commission de la fonction publique pour mettre en place les outils, les évaluations et la formation nécessaires. Je vais aussi me pencher sur les ressources à notre disposition pour accélérer et assouplir le processus de recrutement, sans toutefois compromettre les principes d’intégrité et de mérite que nous devons respecter.

Je vais en rester là pour l’instant, mais ces priorités seront importantes.

Le sénateur Plett [ + ]

Permettez-moi de dire, en guise de conclusion, que j’espère que vous prendrez également en considération les deux questions que j’ai soulevées, car elles constituent pour moi une priorité absolue, et j’espère que vous leur accorderez toute l’attention qu’elles méritent.

Mme Girard [ + ]

Je vous remercie, honorable sénateur. J’en ai pris bonne note.

La sénatrice Duncan [ + ]

Merci, madame Girard, de votre présence ici aujourd’hui. Ma question concerne le système de paie Phénix.

Des fonctionnaires fédéraux n’ont pas été payés pendant de longues périodes, d’autres ont été payés moins ou encore bien plus que prévu, ce qui a entraîné des difficultés financières considérables. Le Comité sénatorial permanent des finances nationales a suivi la question du système de paie Phénix dans un certain nombre de rapports, et je crois savoir que des progrès ont été réalisés. Néanmoins, il y a des séquelles lorsque des employés sont touchés de cette manière. Le moral en souffre, et des personnes hautement qualifiées cherchent un autre emploi.

En votre nouvelle qualité de présidente de la Commission de la fonction publique du Canada, avez-vous un plan pour résoudre les problèmes de démotivation causés par Phénix et pour renforcer la valeur que les Canadiens accordent à la fonction publique?

Mme Girard [ + ]

Je vous remercie de la question, honorable sénatrice. Vous soulevez un élément important qui joue effectivement un rôle dans nos messages et les façons dont nous pouvons attirer de nouvelles personnes. Cela dit, je comprends que, parfois, les problèmes éprouvés avec le système font hésiter les fonctionnaires à changer de poste, donc, cela nuit à la mobilité au sein de la fonction publique.

Ces dernières années, nous avons tenté d’améliorer la communication avec les employés à cet égard. À ce que je comprends, nous avons fait beaucoup de progrès pour ce qui est de verser l’indemnisation qui était due pour tenter de compenser les répercussions très négatives du système. En même temps, nous savons que Services publics et Approvisionnement Canada a adopté un principe relativement à la façon dont il traite ses affaires selon lequel il ne laisse pas un nouveau dossier traîner en longueur.

Dorénavant, dès qu’un employé signale à son gestionnaire une erreur dans sa paie — soit dit en passant, il s’en produisait même avant Phénix, car dans une grande entreprise comme la nôtre, c’est inévitable —, celle-ci est traitée immédiatement et non placée au bas de la pile en vue d’être traitée ultérieurement, pour éviter que l’erreur se multiplie et que les erreurs aient le temps de s’accumuler.

Cela aide à réduire le nombre d’erreurs, mais nous comprenons que des collègues travaillent fort pour préparer un plan d’atténuation des répercussions pour gérer l’arriéré et travaillent également à trouver une solution plus permanente.

En ce qui concerne mes responsabilités actuelles, je peux vous assurer que dans le cadre du renouvellement des conventions collectives auquel nous travaillons en ce moment, nous déployons de grands efforts pour tenter de normaliser et d’harmoniser les modalités d’emploi dans les différentes conventions afin de les simplifier et de réduire le fardeau pour le système actuel et tout prochain système.

La sénatrice Duncan [ + ]

Je vous remercie de cette réponse. Je partage mon temps de parole avec la sénatrice Omidvar.

La sénatrice Omidvar [ + ]

Merci. Madame Girard, je vous félicite de votre nomination et je vous remercie d’être parmi nous aujourd’hui.

Dans votre déclaration préliminaire, vous avez parlé de l’importance de la Commission de la fonction publique : son mandat est de préserver une fonction publique représentative, non partisane et fondée sur le mérite. Cependant, des fonctionnaires fédéraux noirs ont intenté un recours collectif contre le gouvernement du Canada pour des décennies de discrimination systémique présumée.

Que répondez-vous à cela? Si vous étiez nommée à ce poste, comment vous attaqueriez-vous à la discrimination systémique — non seulement envers les employés noirs, mais aussi envers d’autres groupes?

Mme Girard [ + ]

Merci, madame la sénatrice. C’est une priorité absolue parce que, à mon avis, la confiance que les Canadiens nous accordent en dépend. Comme nous l’avons constaté au cours des dernières années, lorsque des situations complexes se présentent, la population se tourne plus que jamais vers le gouvernement pour obtenir des conseils et des services susceptibles de répondre à ses besoins. Par conséquent, pour y arriver, il est essentiel que nous nous mobilisions et que nous nous améliorions.

Je vais veiller à ce que soient mis en œuvre tous les changements prévus dans la loi. Nous collaborons actuellement avec les sous-ministres pour cerner les préjugés — conscients ou inconscients — de même que les obstacles dans le système et les processus. Une fois que ce sera fait, nous nous emploierons à les éliminer ou à les atténuer.

Nous ferons ce travail en collaboration avec le Bureau du Conseil privé et l’École de la fonction publique, qui se charge de la formation. À titre de présidente de la Commission de la fonction publique, j’ai également le pouvoir d’enquêter. Les nouveaux changements donnent à la Commission le pouvoir d’enquêter et d’intervenir en cas d’omissions, d’erreurs ou d’inconduite dans le cadre des processus ou des activités de gestion. Nous collaborerons également avec les sous-ministres pour assurer la mise en place de mesures correctives qui peuvent prendre diverses formes. Il peut s’agir de formation, mais il peut aussi s’agir de mesures disciplinaires.

C’est en servant de modèles, notamment en termes de collaboration, à l’échelle de l’organisation, que les leaders peuvent vraiment favoriser un changement de culture. La formation aura également son importance. C’est aussi en augmentant dans la fonction publique la proportion d’employés qui reflète la composition de la société canadienne que nous pourrons réaliser ce changement de culture à partir de la base.

La sénatrice Omidvar [ + ]

Madame Girard, le Comité sénatorial des droits de la personne vient de publier son septième rapport intitulé Le racisme envers les Noirs, le sexisme et la discrimination systémique à la Commission canadienne des droits de la personne. Bien qu’il s’agisse de la Commission canadienne des droits de la personne et non de la Commission de la fonction publique du Canada, nous avons entendu des témoignages d’employés — qui relevaient de votre mandat —, sur la discrimination dont ils ont fait l’objet. En les interrogeant, nous nous sommes aperçus que les fonctionnaires qui faisaient de la discrimination dans le traitement d’autres employés étaient simplement mutés à d’autres postes dans la fonction publique.

J’aimerais savoir ce que vous auriez fait dans une telle situation pour remédier au comportement de quelques pommes pourries, pour ainsi dire. Auriez-vous décidé d’écarter ces employés, de les transférer ailleurs ou de leur accorder une promotion? Qu’auriez-vous fait?

Mme Girard [ + ]

Je vous remercie de votre question. C’est une question délicate, car je ne suis pas titulaire de ce poste. Je pense que tous ceux que vous interrogerez vous diront que je suis une gestionnaire consciencieuse, qui sait écouter, mais qui sait aussi prendre les mesures qui s’imposent pour faire respecter les règles et les principes en vigueur. C’est une question d’équité envers ces personnes, mais aussi envers les autres membres de l’équipe qui sont témoins de ces comportements.

Cela dit, d’un point de vue général, je remercie le comité d’avoir publié ce rapport. Si je suis nommée à ce poste, je m’assurerai de rencontrer l’équipe et les commissaires pour analyser plus attentivement les diverses recommandations que j’ai lues hier soir dans le rapport qui vient d’être publié.

Je peux dire d’emblée que j’appuie entièrement la reconnaissance des personnes noires et de la communauté 2ELGBTQI+ comme groupes en quête d’équité. Nous devons avoir une vision plus large des choses, ce qui nous sera bénéfique. Je vous remercie.

La présidente [ + ]

Nous passons maintenant à la prochaine période de 10 minutes.

Le sénateur Downe [ + ]

Bienvenue au Sénat. Je suis content de vous avoir entendu parler de diversité et d’inclusion parce que, comme vous le savez, les militaires qui ont été blessés en servant leur pays et libérés des Forces armées canadiennes pour des motifs médicaux sont inscrits sur une liste de priorité d’embauche dans la fonction publique pour les postes correspondant à leurs compétences. Leur statut prioritaire dure cinq ans.

Toutefois, du 1er janvier 2005 au 30 novembre 2021, 800 militaires libérés pour des motifs médicaux ont perdu leur priorité avant même qu’on leur ait offert un emploi. Près de 800 anciens combattants qui ont été blessés en servant leur pays — que ce soit dans un conflit, comme le caporal que j’ai rencontré et qui a perdu des membres en Afghanistan, dans les missions de maintien de la paix ou lors d’accidents s’étant produits dans l’exercice de leurs fonctions — voulaient travailler dans la fonction publique fédérale, mais n’en ont pas eu la possibilité.

À l’heure actuelle, certains ministères et organismes gouvernementaux semblent chercher beaucoup plus que d’autres à embaucher des vétérans libérés pour des motifs médicaux, mais dans l’ensemble, les résultats sont lamentables.

Parmi tous les ministères et organismes ayant contribué à ces embauches prioritaires de 2005 à 2021, le ministère des Anciens Combattants a engagé 68 vétérans, c’est-à-dire moins que le ministère de l’Emploi et du Développement social, qui en a engagé 126. Service correctionnel Canada en a embauché 99; Transports Canada, 28; et Environnement Canada, 15. De son côté, la Commission de la fonction publique n’en a embauché que quelques-uns : 5 à 7 personnes.

Que pourriez-vous faire — en tant que présidente de la Commission de la fonction publique du Canada — pour inciter plus de ministère et organismes à embaucher d’anciens combattants libérés pour des raisons médicales afin qu’ils soient des centaines de plus à ne pas être rayés de la liste de priorité?

Mme Girard [ + ]

Merci, d’abord, je dois dire que j’appuie vos observations concernant l’importance des services rendus par les vétérans au Canada, ainsi que les compétences et l’expérience qu’ils possèdent. Dans la plupart des postes que j’ai occupés au cours des 15 dernières années, j’ai pu profiter de l’expertise de vétérans et d’ex-membres des Forces armées canadiennes et d’ex-militaires de la Défense nationale. Par exemple, ils nous aident présentement dans la négociation des conditions d’emploi au ministère de la Défense nationale et ils nous apportent leurs vastes connaissances.

Cela dit, il faut faire une meilleure promotion de ces candidats auprès des sous-ministres, parce que je ne crois pas que la façon dont ces candidatures sont présentées à l’employeur mette en valeur le bagage que les candidats possèdent. Je ne crois pas que, à l’heure actuelle, le système optimise la façon dont les candidatures sont distribuées.

Il existe deux types de priorités : législatives et réglementaires. Une s’applique aux anciens combattants qui ont été libérés pour des raisons médicales et l’autre aux anciens combattants qui ont été libérés pour des raisons autres que médicales. Nous pouvons maintenant proposer un certain nombre de mesures d’adaptation qui, par le passé, n’étaient peut-être pas aussi bien connues des ministères et des gestionnaires d’embauche.

Il y a une autre variable dans l’équation, à savoir le travail hybride et le recrutement dans les régions. Il s’agit d’une nouvelle variable. Avant la pandémie, les anciens combattants qui habitaient en région ou en campagne n’étaient pas prêts à venir travailler dans les ministères partout au Canada ou assez mobiles après leur libération pour le faire. Ce facteur n’est peut-être plus aussi important qu’avant.

Nous savons qu’il y a des fluctuations parce que, chaque année, nous constatons que le taux d’entrée des anciens combattants dans la fonction publique varie en fonction de la démographie et de la région où ils se trouvent. Je suis convaincue que le travail en mode hybride est un atout supplémentaire pour les gestionnaires et les anciens combattants.

Le sénateur Downe [ + ]

Parlant du travail hybride, comme vous le savez, traditionnellement, un tiers des postes de la fonction publique fédérale se trouvent à Ottawa, et deux tiers se trouvent dans le reste du pays. Toutefois, la proportion de postes au gouvernement fédéral se trouvant dans la région de la capitale nationale a récemment augmenté pour passer à 47 %. En fait, selon le directeur parlementaire du budget, depuis 2016, le nombre d’employés fédéraux a augmenté de plus de 82 000, soit une hausse de 24 %, et la plupart d’entre eux travaillent dans la capitale nationale. Ainsi, de moins en moins de gens travaillent dans les régions.

Une partie du mandat de la commission porte sur la diversité, l’inclusion et, comme on le dit sur votre site Web, les « personnes de talent d’un océan à l’autre ». Que ferez-vous pour ramener des emplois dans les régions du Canada? Si vous avez besoin d’un exemple, il vous suffit de penser à l’Administration centrale nationale d’Anciens Combattants Canada, qui se trouve à Charlottetown. C’est la seule administration centrale nationale située à l’extérieur de la région de la capitale nationale. Elle emploie 1 600 personnes par an et sa masse salariale s’élève à 140 millions de dollars. Cette prospérité devrait s’étendre à d’autres régions du pays. Que ferez-vous pour que cela se produise?

Mme Girard [ + ]

Je vous remercie, monsieur le sénateur. J’ai travaillé plus de 10 ans à Développement économique Canada pour les régions du Québec et j’ai moi-même travaillé en région pendant un certain nombre d’années. Je sais de quoi vous parlez.

Vous avez raison. La fonction publique offre des possibilités aux anciens combattants, mais nous avons aussi parlé tout à l’heure de la marine et de la nécessité absolue de renouveler la fonction publique en embauchant des employés spécialisés et compétents. La stratégie des compétences que nous mettons sur pied en collaboration avec le Secrétariat du Conseil du Trésor devra tenir compte de cette nouvelle réalité. Cette stratégie fera partie de tout ce que la fonction publique fédérale peut offrir à titre de premier employeur du Canada.

La sénatrice Osler [ + ]

Merci, madame Girard. Je remarque que vous avez parlé de groupes en quête d’équité dans votre déclaration liminaire. La formule « en quête d’équité » laisse entendre que ce sont les personnes traditionnellement marginalisées qui doivent être activement en quête d’équité. L’autre formule, qui parle des personnes « ayant droit à l’équité », modifie l’éclairage en insistant sur le fait que ces personnes ont le droit d’être traitées équitablement.

La volonté est essentielle pour que la culture interne change. On dit souvent que la diversité, c’est d’être invité à la fête, et que l’inclusion, c’est d’être invité à danser.

Si vous deveniez présidente de la Commission de la fonction publique du Canada, que feriez-vous pour changer la culture interne et favoriser l’inclusion?

Mme Girard [ + ]

Tout d’abord, merci de ce commentaire. Je suis parfaitement consciente de la distinction, même si on ne la fait pas toujours au quotidien, entre « être en quête d’équité » et y avoir droit.

L’idéal, évidemment, serait de ne pas avoir besoin de ces mesures, mais nous savons qu’il faut du temps pour changer les mentalités. C’est une spécialiste de la sociologie industrielle qui le dit, mais ce changement ne se fait pas tout seul non plus. Nous avons besoin de direction et nous avons besoin de ces mesures, car on ne peut pas juste se fier aux contraintes et aux réalités du quotidien. Nous devons faire notre travail de manière rigoureuse afin de faire tomber les préjugés dont je parlais, de supprimer les obstacles, d’apprendre de nouvelles façons de faire aux employés de sorte qu’un jour, ces mesures ne seront plus nécessaires.

C’est d’ailleurs pour cette raison que nous menons des enquêtes. J’ai été heureuse d’apprendre que la Commission de la fonction publique a entrepris deux audits, même si l’examen ne porte pas encore sur l’organisation elle-même, car elle voulait être certaine de disposer d’un cycle d’apprentissage continu et elle voulait éviter de faire encore et toujours le même travail.

Je vais m’attendre à ce que les choses progressent et à ce qu’on n’en soit pas encore au même point dans sept ans. Je veux que la conversation évolue et se précise afin que nous puissions tirer parti des progrès réalisés, que nous en fassions profiter les autres et que nous puissions nous attaquer à des problèmes plus complexes, mais il ne faut pas répéter encore les mêmes choses après sept ans. Nous devons mesurer ce qui se fait, et si tout va bien, j’aurai le plaisir de faire rapport au Parlement des progrès réalisés.

La présidente [ + ]

Madame Girard, nous passons maintenant au dernier bloc de 10 minutes pour les questions.

Merci, madame Girard. Comme je suis la dernière, je sais que certaines de mes questions ont déjà été posées. J’aimerais aller un peu plus loin. J’ai remarqué que, dans votre déclaration préliminaire, vous avez fait référence à la Loi sur l’équité salariale et à la Loi sur l’emploi dans la fonction publique, mais vous n’avez pas mentionné la Loi sur l’équité en matière d’emploi. Cela m’a surpris, surtout compte tenu du rapport du groupe de travail qui a été publié hier et qui est intitulé Réaliser et soutenir l’équité en matière d’emploi : un cadre transformatif.

Certaines recherches ont souligné le fait que, jusqu’à maintenant, la Loi sur l’équité en matière d’emploi a aidé les femmes blanches à briser le plafond de verre. Les Noirs, les autres personnes racialisées, les Autochtones et les personnes handicapées, quant à eux, se heurtent à des plafonds de béton.

Madame Girard, au cours de vos 90 premiers jours à ce poste, quelles mesures précises envisagez-vous de prendre pour éliminer les préjugés et les obstacles qui sont enracinés dans le racisme et la discrimination systémiques?

Mme Girard [ + ]

Je vous remercie de votre question, sénatrice. Je me suis penchée sur les chiffres et j’ai calculé la différence entre les données qui se rapportent aux hommes et aux femmes, aux minorités visibles et aux personnes qui n’en font pas partie, aux Autochtones et aux non-Autochtones, et ainsi de suite.

Le rapport du groupe de travail venait d’être publié. Je vais étudier plus attentivement chacune des recommandations, mais je vais mettre en œuvre celles qui sont du ressort de la Commission de la fonction publique.

L’augmentation du nombre de groupes ayant droit à l’équité aura pour effet immédiat que nous devrons aussi appliquer aux deux nouveaux groupes les mesures que nous avons déjà commencé à mettre en œuvre pour éliminer les préjugés et les obstacles. Il faut alors que la surveillance, c’est-à-dire les rapports et les travaux de recherche que nous faisons, soit elle aussi inclusive et donne suite aux recommandations du rapport.

Le rapport vient d’être publié, et je ne suis pas encore à la commission. J’aimerais d’abord consulter et étudier les données. Ce qui est sûr, c’est que nous prendrons très au sérieux ce qui relèvera de la commission et nous agirons rapidement.

On sait que la volonté et la façon de dire les choses sont importantes. Il y a sans doute plusieurs groupes ayant droit à l’équité qui attendent impatiemment de voir les nouvelles idées que vous apporterez à la Commission de la fonction publique afin de changer les choses, parce que les gens attendent depuis longtemps que les choses changent.

Mme Girard [ + ]

Nous avons déjà mis en place diverses initiatives qui, ensemble, visent à fracasser ce plafond dont vous avez parlé. Il y a le programme Mosaïque. La moitié des participants de la cohorte de l’an dernier occupent maintenant un nouveau poste dans la fonction publique.

Il y a aussi le programme Mentorat Plus. J’ai déjà été mentor et j’ai déjà participé au programme Mosaïque. Grâce au travail de la commission, nous avons conçu et amélioré les outils permettant d’évaluer les langues officielles et de les rendre plus accessibles. Grâce à ces efforts, il y a davantage de cadres supérieurs — des employés opérationnels qui atteignent maintenant leur objectif, soit occuper un poste de direction dans différents secteurs et domaines de la fonction publique.

Il faudra en faire davantage. Selon les données que nous recevons de la part des réseaux de la diversité avec lesquels nous travaillons en étroite collaboration, les personnes handicapées, les Autochtones et les Noirs n’obtiennent pas les mêmes résultats jusqu’à présent. Nous devons donc travailler plus fort et trouver des manières différentes et mieux adaptées d’atteindre nos objectifs.

La présidente [ + ]

Merci, madame Girard.

Le sénateur Cardozo [ + ]

Madame Girard, je voudrais continuer sur le thème de la question de la sénatrice Bernard pour ce qui est d’avoir une vision plus large pour préparer un service public pour l’avenir.

C’est peut-être une bonne question pour conclure la discussion au sujet de la création d’une fonction publique prête pour l’avenir. Nous avons parlé de diversité. Vous avez parlé d’un changement de culture. Je vous rappelle que la Loi sur l’équité en matière d’emploi a presque 40 ans; le changement de culture ne s’opère pas tellement vite. Il nous faut une fonction publique qui soit plus bilingue et qui possède des compétences en technologie afin de mieux utiliser les TI pour servir les Canadiens, et ce, malgré la rareté du personnel dans un monde où il est difficile de trouver des ressources autant au privé que dans le public — sans parler du budget qui est en baisse. Comment faire pour atteindre tous ces objectifs, faire des miracles en quelque sorte, et améliorer la fonction publique pour qu’elle serve mieux les Canadiens?

Mme Girard [ + ]

Je vous remercie de votre question, honorable sénateur.

Il s’agit d’un gros mandat, mais c’est en travaillant ensemble que nous pourrons relever les défis. Il faudra miser sur un effort collectif pour réaliser ce mandat. Je pense entre autres à nos collègues de la communauté des sous-ministres au sein de la fonction publique, mais aussi à l’École de la fonction publique et au Bureau du Conseil privé. Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada est l’employeur. Chaque entité doit apporter sa contribution pour réaliser les améliorations voulues.

Il y a plusieurs défis à relever, mais, parallèlement, les possibilités d’attirer des candidats talentueux abondent. Oui, le marché de l’emploi est concurrentiel, mais il offre une main‑d’œuvre mieux formée, dotée de nouvelles compétences et plus diversifiée que jamais. Notre travail consiste à tendre la main, à être plus attrayant dans notre offre de possibilités et à nous adapter à la réalité du monde d’aujourd’hui.

En même temps, lorsque nous embauchons, nous avons l’obligation — je dirais que ce n’est pas nouveau, mais nous constatons que c’est plus vrai que jamais — de rappeler à ceux qui se joignent à la fonction publique en quoi consistent les valeurs de mérite et de non-partisanerie associées aux emplois dans la fonction publique. Nous devons nous assurer de communiquer très clairement ces valeurs et de donner un sens à notre travail; c’est différent de ce que les autres employeurs offrent.

La fonction publique doit fournir des services d’une complexité inégalée et à une vitesse inouïe. Ces dernières années, nous avons constaté que la prestation de services s’est complexifiée. Encore une fois, nous devons travailler tous ensemble pour trouver les bonnes technologies et recruter les personnes qui ont les compétences numériques requises et une connaissance pratique des besoins des Canadiens afin de réaliser cette mission.

C’est en simplifiant les outils et en veillant à partager davantage de données au sein du groupe des organisations qui sont responsables de chacun de ces leviers, en étant plus efficaces et en faisant attention à l’argent des contribuables, que nous allons demeurer crédibles et attrayants et que nous allons pouvoir fournir aux Canadiens les services que nous devons leur offrir.

Le sénateur Cardozo [ + ]

Je vous remercie. Je dois dire que, lorsqu’on reçoit les nombreux fonctionnaires qui viennent témoigner devant nous, je suis frappé par le manque de diversité, le nombre croissant de femmes et le peu de représentants de minorités visibles. Je ne me souviens pas d’avoir vu un Autochtone pour autre chose qu’un portefeuille des affaires autochtones. Je vous invite à veiller à ce qu’on augmente la diversité au sein de la fonction publique.

Par ailleurs, je trouve que peu de gens parlent les deux langues officielles. Il n’y a pas suffisamment de gens qui parlent français dans la haute fonction publique. Je vous encourage à relever tous les défis qui se présentent à vous et vous souhaite bonne chance à ce poste.

Mme Girard [ + ]

Merci.

La présidente [ + ]

Honorables sénateurs, le comité siège depuis maintenant 45 minutes. Conformément à l’ordre adopté par le Sénat, je suis obligée d’interrompre les délibérations afin que le comité puisse faire rapport au Sénat.

Madame Girard, au nom de tous les sénateurs, je vous remercie de vous être jointe à nous aujourd’hui.

Des voix : Bravo!

La présidente : Honorables sénateurs, êtes-vous d’accord pour que la séance du comité soit levée et que je déclare au Sénat que la témoin a été entendue?

Des voix : D’accord.

Son Honneur la Présidente [ + ]

Honorables sénateurs, le Sénat reprend sa séance.

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