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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le chef Shawn Dulude, O.O.M.

14 février 2024


Honorables sénateurs, je prends quelques minutes pour souligner la présence parmi nous aujourd’hui d’un policier d’exception, Shawn Dulude, qui est chef de la police de la réserve mohawk d’Akwesasne.

Tout comme moi, Shawn est un ancien membre de la Sûreté du Québec, mais il est surtout issu d’une grande famille de policiers. Depuis son grand-père, on compte sept membres de sa famille qui ont fait carrière dans la police.

Shawn Dulude est policier depuis plus de 30 ans maintenant. À Dorion, à l’ouest de Montréal, il a fait ses débuts comme agent de la police municipale de l’époque. Intégré à la Sûreté du Québec, il a été membre du détachement de Valleyfield, où il est devenu sergent, puis directeur adjoint. En 2010, il a choisi de s’exiler au poste de Havre-Saint-Pierre sur la Côte-Nord du Québec, où il a été appelé à côtoyer les membres des Premières Nations de Mingan et de Natashquan et à travailler avec eux.

Après 15 ans dans l’uniforme de la Sûreté du Québec, Shawn a décidé de prendre sa retraite pour relever un nouveau défi. C’est à ce moment, en 2017, qu’il est devenu le chef du Service de police mohawk d’Akwesasne. Avec seulement une quarantaine de policiers et une douzaine d’employés civils, ce corps de police autochtone doit assurer l’ordre et la sécurité dans cette communauté bien particulière dont le défi est colossal. La réserve d’Akwesasne est un immense territoire bordé par le Québec, l’Ontario et l’État de New York, qui comprend aussi plus de 30 kilomètres d’eaux navigables et 57 petites îles sur le fleuve Saint-Laurent.

Cette configuration géographique augmente de façon significative la charge de travail des policiers qui sont confrontés au crime organisé bien au fait des avantages frontaliers qu’on y trouve. C’est la même chose pour l’immigration illégale. À Akwesasne, c’est autant sur terre que sur l’eau que les policiers doivent agir afin de lutter contre le crime et bien protéger la communauté.

Ce défi, pour ne pas dire ce challenge, mon ami Shawn Dulude le relève quotidiennement depuis 7 ans. Toutefois, depuis qu’il est à la tête du service de police d’Akwesasne, Shawn a décidé de pousser un peu plus loin son engagement auprès des services de police autochtones. Il est devenu président de l’Association des directeurs de police des Premières Nations et Inuit du Québec. Il y a 22 communautés des Premières Nations au Québec qui ont leur propre service de sécurité. Ces corps de police indépendants et reconnus regroupent quelque 400 policiers.

L’automne dernier, à titre de président de l’association, il a entrepris une bataille juridique contre le gouvernement fédéral pour mettre fin au sous-financement des services de police des Premières Nations qui doivent travailler avec un déficit d’effectifs et un manque d’équipements. Quand j’étais à la tête de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec, je vous assure que je n’aurais jamais toléré que nos agents doivent se protéger avec des vestes pare-balles périmées ou encore qu’ils doivent se les partager, faute d’en avoir un nombre suffisant. Malheureusement, c’est le cas pour certains policiers des Premières Nations.

Je voulais donc aujourd’hui saluer la carrière policière de Shawn Dulude et souligner son engagement à améliorer les services policiers consacrés à la sécurité des Premières Nations.

Merci, mon ami.

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