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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La Journée mondiale des réfugiés

16 juin 2021


Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour souligner la Journée mondiale des réfugiés, qui aura lieu le 20 juin. Comme nous le savons, la vie n’a jamais été facile pour les réfugiés, mais je sais que tout le monde doit savoir à quel point elle est devenue plus difficile pour eux à cause de l’aggravation de la crise de la COVID-19. Les frontières sont fermées, les passages sûrs sont difficiles à trouver, les prédateurs rôdent dans tous les coins et les accès se ferment rapidement. Les réfugiés ont toujours été les derniers : les derniers en matière de droits et d’accès, les derniers dans notre esprit peut-être et certainement les derniers à recevoir des soins de santé en cette période complexe.

Par exemple, tout le monde a entendu parler de Cox’s Bazar. Ses habitants y vivent déjà dans des conditions dangereuses et insalubres. Cox’s Bazar, au Bangladesh, accueille 900 000 réfugiés rohingyas, qui sont frappés par de nombreuses vagues de la pandémie. Pourtant, la semaine dernière, j’ai lu dans The New Humanitarian que pas une seule dose de vaccin ne leur avait été administrée par le gouvernement à ce jour.

Le Bangladesh n’est pas le seul pays accueillant des réfugiés qui compte sur le programme COVAX pour son approvisionnement en vaccins. D’autres pays comme l’Ouganda, le Pakistan, la Colombie et le Liban accueillent certaines des plus grandes populations de réfugiés au monde. Tous ont reçu une fraction des doses seulement qui leur ont été attribuées par l’intermédiaire de COVAX. Il n’est pas surprenant que sur les 157 pays d’accueil, seuls 54 — soit environ un tiers — aient vacciné des réfugiés.

En outre, même lorsqu’il y a des vaccins, les réfugiés ont beaucoup de mal à les obtenir. Il y a des problèmes de coût et de langue. Il y a des problèmes d’information et de papiers d’identité pour l’identification, pour n’en citer que quelques-uns. L’accès aux vaccins dans des zones de conflit, c’est une autre paire de manches et la zone tampon humanitaire des Nations Unies pour la vaccination n’a pas encore été mise en place.

Soyons clairs : ces pays sont en bas de la liste essentiellement parce que les pays en développement sont, malheureusement, très peu approvisionnés en vaccins. La plupart des vaccins, nous le savons, sont envoyés à des pays riches comme le Canada, les pays d’Europe et les États-Unis. Aussi réjouissante que soit l’annonce des dons de vaccins faite lors du sommet du G7, elle devrait s’accompagner d’un calendrier et d’une mention spéciale pour les pays qui accueillent d’importantes populations de réfugiés.

D’autres sénateurs et moi-même, ainsi que la société civile, des gouvernements et des citoyens préoccupés partout dans le monde avons demandé qu’on retire temporairement les brevets sur les vaccins afin qu’une plus grande quantité de vaccins puisse être produite et distribuée partout dans le monde. Nous avons donc écrit une lettre en ce sens au premier ministre. On a reçu de beaux discours en réponse, mais sans rien de tangible.

Hasard du calendrier, c’est le 17 juin que le Canada accueille la Conférence internationale des donateurs en solidarité avec les plus de 5,7 millions de réfugiés vénézuéliens qui vivent en grande partie dans la région. Ils ont besoin d’un abri, de nourriture, de vaccins...

Son Honneur le Président [ + ]

Je suis désolée, sénatrice Omidvar, votre temps de parole est écoulé.

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