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La dépendance du Canada aux biens chinois est dangereuse et doit cesser : sénateur Housakos

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Depuis que nous avons été alertés sur l’imminence d’une pandémie mondiale, il y a trois ans, il ne fait aucun doute que le monde a changé.

S’il est facile, et peut-être préférable pour le gouvernement d’attribuer à la pandémie les problèmes qui nous attendent, le faire serait malhonnête et ne ferait qu’exacerber le problème que nous devons aborder de front pour avoir une chance de préserver notre mode de vie.

Tous les États démocratiques, y compris le Canada, doivent faire face à un contexte mondial de plus en plus incertain, instable et conflictuel, une conjoncture essentiellement attribuable à une intensification de la menace autoritaire. Si notre vulnérabilité à cette menace présente de nombreux aspects, la fragilité de notre chaîne d’approvisionnement en ce qui concerne les biens et les matières essentiels constitue une faiblesse à laquelle nous devons remédier.

La pandémie mondiale a montré que la chaîne d’approvisionnement canadienne comporte d’importantes faiblesses. Le gouvernement a en grande partie cherché à régler ce problème en mettant l’accent presque exclusivement sur les difficultés techniques liées à l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement. Selon le gouvernement lui-même, ses efforts visent principalement des mesures « facilitant la planification et la coordination des activités de transport pour atténuer les goulots d’étranglement » et « soutenant les approches axées sur l’industrie en matière de solutions numériques », entre autres mesures semblables.

Bien que ces mesures purement fonctionnelles puissent être nécessaires, elles passent à côté du problème fondamental. Ce pays s’est placé dans une position de grande vulnérabilité et de dépendance excessive à l’égard de l’importation de biens essentiels en provenance du leader des États totalitaires dans le monde : la Chine communiste.

Étant donné la nature et le déséquilibre de cette relation commerciale bilatérale, nous nous sommes rendus très vulnérables aux pressions politiques que le régime exerce aujourd’hui fréquemment sur le Canada.

En 2023, la Chine est encore la deuxième source d’importation de biens au Canada; un pays avec lequel le Canada a affiché un déficit commercial de 45 milliards de dollars en 2021. Pour le Canada, la Chine est la plus importante source de biens bon marché et souvent de qualité inférieure, non seulement dans le cas des biens de consommation, mais aussi (comme nous l’avons découvert pendant la pandémie) dans le cas du matériel médical et de l’équipement de protection individuel, dont la qualité s’est parfois révélée médiocre.

La Chine communiste est demeurée le plus important fournisseur de biens de ce type au Canada même après avoir tenu en otage les deux Michael pendant plus de 1 000 jours, de 2018 à 2021.

Elle est demeurée notre deuxième source d’importation même après avoir été condamnée dans le monde entier et par le Parlement du Canada pour la perpétration d’un génocide contre la minorité ouïghoure.

Ses exportations au Canada ont en fait augmenté au cours du deuxième trimestre de 2022, malgré ses mesures de répression contre les manifestations pour la démocratie à Hong Kong, l’accentuation de ses menaces militaires contre Taïwan et son soutien éhonté à la guerre d’agression du président russe Vladimir Poutine contre l’Ukraine.

La politique du gouvernement canadien a été de tenter de faire fi de tout cela. Mais l’intérêt national et les impératifs moraux exigent maintenant de réévaluer la relation du Canada avec la Chine communiste. D’autres pays démocratiques, certains moins vulnérables que le nôtre, le font déjà, parce que cela est nécessaire.

Les États‑Unis ont commencé à exercer des pressions sur les entreprises pour qu’elles remplacent la Chine communiste dans leurs chaînes d’approvisionnement, au profit d’autres démocraties et nations amies, dans le cadre d’une politique appelée « économie d’affinité ». Un tel changement est essentiel.

L’Australie, le Japon et l’Inde ont aussi lancé une initiative de chaîne d’approvisionnement résiliente. Ces pays travaillent actuellement avec les États‑Unis sur cette question dans le cadre du Dialogue quadrilatéral pour la sécurité (en anglais seulement).

Quant à lui, le Canada est absent de ces initiatives multilatérales. Non seulement le gouvernement est-il absent, mais il ne fait rien même pour faire cesser l’importation de biens pouvant avoir été produits dans des conditions de travail forcé.

Comme les médias l’ont récemment rapporté (en anglais seulement), alors que les États‑Unis ont arrêté 2 398 cargaisons à leurs frontières parce que les marchandises pouvaient avoir été produites dans des conditions de travail forcé, le Canada n’en a arrêté qu’une seule sur la même période. Et même cette cargaison, composée de vêtements en provenance de Chine, a subséquemment été autorisée à entrer au pays.

Si la sécurité de la chaîne d’approvisionnement nous intéresse vraiment, il nous faut aborder le problème évident dont personne n’ose parler. Et si, pour des raisons idéologiques, le gouvernement est incapable de le faire, le Canada a, à plus forte raison, besoin d’un nouveau gouvernement de toute urgence.

Si nous ne le faisons pas, la sécurité de notre chaîne d’approvisionnement ne sera pas assurée, ni la sécurité de notre pays d’ailleurs.

Le sénateur Leo Housakos représente la division sénatoriale de Wellington, au Québec. Il préside le Comité sénatorial des transports et des communications et siège au Comité sénatorial des affaires étrangères et du commerce international.

Cet article a été publié le 18 janvier 2023 dans le journal The Hill Times.

Depuis que nous avons été alertés sur l’imminence d’une pandémie mondiale, il y a trois ans, il ne fait aucun doute que le monde a changé.

S’il est facile, et peut-être préférable pour le gouvernement d’attribuer à la pandémie les problèmes qui nous attendent, le faire serait malhonnête et ne ferait qu’exacerber le problème que nous devons aborder de front pour avoir une chance de préserver notre mode de vie.

Tous les États démocratiques, y compris le Canada, doivent faire face à un contexte mondial de plus en plus incertain, instable et conflictuel, une conjoncture essentiellement attribuable à une intensification de la menace autoritaire. Si notre vulnérabilité à cette menace présente de nombreux aspects, la fragilité de notre chaîne d’approvisionnement en ce qui concerne les biens et les matières essentiels constitue une faiblesse à laquelle nous devons remédier.

La pandémie mondiale a montré que la chaîne d’approvisionnement canadienne comporte d’importantes faiblesses. Le gouvernement a en grande partie cherché à régler ce problème en mettant l’accent presque exclusivement sur les difficultés techniques liées à l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement. Selon le gouvernement lui-même, ses efforts visent principalement des mesures « facilitant la planification et la coordination des activités de transport pour atténuer les goulots d’étranglement » et « soutenant les approches axées sur l’industrie en matière de solutions numériques », entre autres mesures semblables.

Bien que ces mesures purement fonctionnelles puissent être nécessaires, elles passent à côté du problème fondamental. Ce pays s’est placé dans une position de grande vulnérabilité et de dépendance excessive à l’égard de l’importation de biens essentiels en provenance du leader des États totalitaires dans le monde : la Chine communiste.

Étant donné la nature et le déséquilibre de cette relation commerciale bilatérale, nous nous sommes rendus très vulnérables aux pressions politiques que le régime exerce aujourd’hui fréquemment sur le Canada.

En 2023, la Chine est encore la deuxième source d’importation de biens au Canada; un pays avec lequel le Canada a affiché un déficit commercial de 45 milliards de dollars en 2021. Pour le Canada, la Chine est la plus importante source de biens bon marché et souvent de qualité inférieure, non seulement dans le cas des biens de consommation, mais aussi (comme nous l’avons découvert pendant la pandémie) dans le cas du matériel médical et de l’équipement de protection individuel, dont la qualité s’est parfois révélée médiocre.

La Chine communiste est demeurée le plus important fournisseur de biens de ce type au Canada même après avoir tenu en otage les deux Michael pendant plus de 1 000 jours, de 2018 à 2021.

Elle est demeurée notre deuxième source d’importation même après avoir été condamnée dans le monde entier et par le Parlement du Canada pour la perpétration d’un génocide contre la minorité ouïghoure.

Ses exportations au Canada ont en fait augmenté au cours du deuxième trimestre de 2022, malgré ses mesures de répression contre les manifestations pour la démocratie à Hong Kong, l’accentuation de ses menaces militaires contre Taïwan et son soutien éhonté à la guerre d’agression du président russe Vladimir Poutine contre l’Ukraine.

La politique du gouvernement canadien a été de tenter de faire fi de tout cela. Mais l’intérêt national et les impératifs moraux exigent maintenant de réévaluer la relation du Canada avec la Chine communiste. D’autres pays démocratiques, certains moins vulnérables que le nôtre, le font déjà, parce que cela est nécessaire.

Les États‑Unis ont commencé à exercer des pressions sur les entreprises pour qu’elles remplacent la Chine communiste dans leurs chaînes d’approvisionnement, au profit d’autres démocraties et nations amies, dans le cadre d’une politique appelée « économie d’affinité ». Un tel changement est essentiel.

L’Australie, le Japon et l’Inde ont aussi lancé une initiative de chaîne d’approvisionnement résiliente. Ces pays travaillent actuellement avec les États‑Unis sur cette question dans le cadre du Dialogue quadrilatéral pour la sécurité (en anglais seulement).

Quant à lui, le Canada est absent de ces initiatives multilatérales. Non seulement le gouvernement est-il absent, mais il ne fait rien même pour faire cesser l’importation de biens pouvant avoir été produits dans des conditions de travail forcé.

Comme les médias l’ont récemment rapporté (en anglais seulement), alors que les États‑Unis ont arrêté 2 398 cargaisons à leurs frontières parce que les marchandises pouvaient avoir été produites dans des conditions de travail forcé, le Canada n’en a arrêté qu’une seule sur la même période. Et même cette cargaison, composée de vêtements en provenance de Chine, a subséquemment été autorisée à entrer au pays.

Si la sécurité de la chaîne d’approvisionnement nous intéresse vraiment, il nous faut aborder le problème évident dont personne n’ose parler. Et si, pour des raisons idéologiques, le gouvernement est incapable de le faire, le Canada a, à plus forte raison, besoin d’un nouveau gouvernement de toute urgence.

Si nous ne le faisons pas, la sécurité de notre chaîne d’approvisionnement ne sera pas assurée, ni la sécurité de notre pays d’ailleurs.

Le sénateur Leo Housakos représente la division sénatoriale de Wellington, au Québec. Il préside le Comité sénatorial des transports et des communications et siège au Comité sénatorial des affaires étrangères et du commerce international.

Cet article a été publié le 18 janvier 2023 dans le journal The Hill Times.

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