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La réduction de la superficie des terres agricoles en Nouvelle-Écosse menace la sécurité alimentaire : sénatrice Cordy

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Le secteur agricole canadien est en pleine transition et les agriculteurs, notamment ceux qui possèdent une petite ferme familiale, en subissent les conséquences. 

Les plus récentes données du recensement publiées par Statistique Canada brossent le portrait des tendances actuelles en agriculture pour l’ensemble du pays. La sécurité et la disponibilité des aliments n’ont jamais été aussi importantes, et pourtant nous assistons au déclin de notre agriculture. 

De 2016 à 2021, la moyenne nationale de terres agricoles a diminué de 3,2 %. Toutefois, ce qui est particulièrement préoccupant pour nous, sur la côte Est, c’est que la superficie totale des terres agricoles a diminué de plus de 20 % en Nouvelle-Écosse au cours de la même période. Les statistiques montrent également une corrélation presque directe entre la diminution des terres agricoles et le nombre d’agriculteurs quittant l’industrie. 

La perte de près de 20 % des agriculteurs de notre région devrait préoccuper le gouvernement. Les statistiques révèlent que bien peu de jeunes agriculteurs remplacent ceux qui quittent le secteur. 

Il semble par ailleurs que ces tendances pourraient se maintenir, puisque c’est en Nouvelle-Écosse que l’âge moyen des agriculteurs canadiens est le plus élevé. Plus de deux tiers des agriculteurs ont 55 ans ou plus, et seulement 8,1 % d’entre eux déclarent disposer d’un plan de relève. Si aucune mesure immédiate n’est prise pour que l’agriculture devienne une option financièrement viable pour les jeunes agriculteurs, nous continuerons de constater un déclin. La plupart des exploitations agricoles de la province sont de petites entreprises, souvent familiales, et il est de plus en plus difficile de les rentabiliser. 

La gestion d’une ferme et le profit tiré du travail agricole ne sont pas qu’affaire de dur labeur. Il y a tellement d’éléments qui sont hors du contrôle de l’agriculteur, comme le changement climatique, qui affecte les périodes de végétation. Le réchauffement climatique et l’allongement de la période de végétation peuvent permettre à certains agriculteurs de cultiver de nouveaux types de produits, ce qui était impossible auparavant. Toutefois, nous constatons également des sécheresses, l’érosion des sols et des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, comme l’ouragan dévastateur Fiona. 

Le gouvernement fédéral a également fixé des objectifs ambitieux de réduction des émissions de carbone, qui impliquent que le secteur agricole réduise radicalement son empreinte carbonique. Les agriculteurs ont la possibilité d’investir dans des innovations qui augmenteront l’efficacité et qui réduiront les coûts à long terme, mais pour les petites fermes, ces investissements peuvent être prohibitifs. 

De plus, les agriculteurs ont du mal à trouver de la main-d’œuvre. Selon une étude du Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture (CCRHA), « d’ici 2029, il n’y aura plus assez de travailleurs canadiens [en Nouvelle-Écosse] pour pourvoir plus d’un emploi sur trois requis par le secteur agricole provincial pour réaliser son potentiel de production ». 

Même l’invasion de l’Ukraine par la Russie a une grave incidence sur l’industrie agricole mondiale. La Russie contrôle environ 25 % de l’offre mondiale d’engrais et, compte tenu des sanctions imposées à la Russie par les autres pays, l’approvisionnement en engrais a été sérieusement entravé, ce qui a entraîné une hausse des coûts et de la demande, alors que l’offre décline. 

On remarque également une intensification de la concurrence mondiale et une augmentation générale de l’inflation et du coût du carburant, ce qui contraste avec les prix modiques auxquels sont achetés les produits des agriculteurs. Alors que les chaînes de supermarchés enregistrent des profits records, pourquoi nos producteurs d’aliments ne reçoivent-ils pas leur part? 

Ce ne sont là que quelques-uns des facteurs qui rendent l’industrie agricole peu attrayante aux yeux de nouveaux travailleurs. Les gouvernements ne peuvent se permettre d’attendre. Chaque province et chaque territoire a un important rôle à jouer, mais nous avons également besoin de leadership au niveau fédéral.  

Garantir l’avenir de notre production et de notre approvisionnement alimentaires n’est pas qu’une question de sécurité alimentaire; c’est aussi une question de sécurité nationale. Si nous travaillons ensemble, nous pouvons garantir aux générations futures l’avenir de l’agriculture au pays. 

 

La sénatrice Jane Cordy représente la Nouvelle-Écosse.  

Cet article a été publié le 20 mars 2023 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement). 

Le secteur agricole canadien est en pleine transition et les agriculteurs, notamment ceux qui possèdent une petite ferme familiale, en subissent les conséquences. 

Les plus récentes données du recensement publiées par Statistique Canada brossent le portrait des tendances actuelles en agriculture pour l’ensemble du pays. La sécurité et la disponibilité des aliments n’ont jamais été aussi importantes, et pourtant nous assistons au déclin de notre agriculture. 

De 2016 à 2021, la moyenne nationale de terres agricoles a diminué de 3,2 %. Toutefois, ce qui est particulièrement préoccupant pour nous, sur la côte Est, c’est que la superficie totale des terres agricoles a diminué de plus de 20 % en Nouvelle-Écosse au cours de la même période. Les statistiques montrent également une corrélation presque directe entre la diminution des terres agricoles et le nombre d’agriculteurs quittant l’industrie. 

La perte de près de 20 % des agriculteurs de notre région devrait préoccuper le gouvernement. Les statistiques révèlent que bien peu de jeunes agriculteurs remplacent ceux qui quittent le secteur. 

Il semble par ailleurs que ces tendances pourraient se maintenir, puisque c’est en Nouvelle-Écosse que l’âge moyen des agriculteurs canadiens est le plus élevé. Plus de deux tiers des agriculteurs ont 55 ans ou plus, et seulement 8,1 % d’entre eux déclarent disposer d’un plan de relève. Si aucune mesure immédiate n’est prise pour que l’agriculture devienne une option financièrement viable pour les jeunes agriculteurs, nous continuerons de constater un déclin. La plupart des exploitations agricoles de la province sont de petites entreprises, souvent familiales, et il est de plus en plus difficile de les rentabiliser. 

La gestion d’une ferme et le profit tiré du travail agricole ne sont pas qu’affaire de dur labeur. Il y a tellement d’éléments qui sont hors du contrôle de l’agriculteur, comme le changement climatique, qui affecte les périodes de végétation. Le réchauffement climatique et l’allongement de la période de végétation peuvent permettre à certains agriculteurs de cultiver de nouveaux types de produits, ce qui était impossible auparavant. Toutefois, nous constatons également des sécheresses, l’érosion des sols et des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, comme l’ouragan dévastateur Fiona. 

Le gouvernement fédéral a également fixé des objectifs ambitieux de réduction des émissions de carbone, qui impliquent que le secteur agricole réduise radicalement son empreinte carbonique. Les agriculteurs ont la possibilité d’investir dans des innovations qui augmenteront l’efficacité et qui réduiront les coûts à long terme, mais pour les petites fermes, ces investissements peuvent être prohibitifs. 

De plus, les agriculteurs ont du mal à trouver de la main-d’œuvre. Selon une étude du Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture (CCRHA), « d’ici 2029, il n’y aura plus assez de travailleurs canadiens [en Nouvelle-Écosse] pour pourvoir plus d’un emploi sur trois requis par le secteur agricole provincial pour réaliser son potentiel de production ». 

Même l’invasion de l’Ukraine par la Russie a une grave incidence sur l’industrie agricole mondiale. La Russie contrôle environ 25 % de l’offre mondiale d’engrais et, compte tenu des sanctions imposées à la Russie par les autres pays, l’approvisionnement en engrais a été sérieusement entravé, ce qui a entraîné une hausse des coûts et de la demande, alors que l’offre décline. 

On remarque également une intensification de la concurrence mondiale et une augmentation générale de l’inflation et du coût du carburant, ce qui contraste avec les prix modiques auxquels sont achetés les produits des agriculteurs. Alors que les chaînes de supermarchés enregistrent des profits records, pourquoi nos producteurs d’aliments ne reçoivent-ils pas leur part? 

Ce ne sont là que quelques-uns des facteurs qui rendent l’industrie agricole peu attrayante aux yeux de nouveaux travailleurs. Les gouvernements ne peuvent se permettre d’attendre. Chaque province et chaque territoire a un important rôle à jouer, mais nous avons également besoin de leadership au niveau fédéral.  

Garantir l’avenir de notre production et de notre approvisionnement alimentaires n’est pas qu’une question de sécurité alimentaire; c’est aussi une question de sécurité nationale. Si nous travaillons ensemble, nous pouvons garantir aux générations futures l’avenir de l’agriculture au pays. 

 

La sénatrice Jane Cordy représente la Nouvelle-Écosse.  

Cet article a été publié le 20 mars 2023 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement). 

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