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Le drapeau ne devrait pas servir d’accessoire politique : sénateur Wells

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La publication du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) du Canada, en 2015, a créé une véritable onde de choc à l’échelle du pays.

À l’époque, le président de la Commission, Murray Sinclair, estimait à 6 000 le nombre de décès ayant eu lieu dans les pensionnats autochtones, mais le nombre réel pourrait être beaucoup plus élevé. Le volume 4 du rapport de la CVR indique que le taux de mortalité dans les pensionnats a atteint un sommet à la fin des années 1920, soit plus de cinq fois le taux de mortalité de la population générale. La fermeture du dernier pensionnat en 1997 rend cette tragédie encore plus inimaginable.

Les personnes qui ont mis en doute les conclusions du rapport n’ont pas pu ignorer la sinistre découverte de plus de 200 sites d’inhumation sur le terrain d’un ancien pensionnat autochtone sur le territoire de la Première Nation Tk'emlúps te Secwépemc, laquelle a été suivie de la découverte de 751 tombes non marquées dans un cimetière près de l’ancien pensionnat autochtone de Marieval, sur le territoire de la Première Nation Cowessess, à l’est de Regina.

En faisant du 30 septembre la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, le gouvernement a reconnu l’ampleur de la tragédie et a respecté les principes de commémoration énoncés dans les recommandations du rapport de la CVR.

Il était tout à fait approprié de mettre les drapeaux canadiens en berne à la suite de ces horribles découvertes. Or, pendant la campagne électorale fédérale, Justin Trudeau a déclaré que les drapeaux ne seraient hissés que lorsque nous aurons travaillé avec les communautés et le leadership autochtones et déterminé qu’il est temps de les remonter et de poursuivre le dur travail de la réconciliation.

Voilà qui pourrait prendre un certain temps, étant donné que M. Sinclair a écrit dans son rapport que le processus de réconciliation pourrait s’étendre sur plusieurs générations.

Peu de symboles unissent les Canadiens d’un océan à l’autre comme le drapeau du Canada. C’est aussi cet insigne que les soldats, femmes et hommes, portent lorsqu’ils servent en notre nom ici, au pays, et à l’étranger. Enfin, le drapeau recouvre le cercueil de ceux et celles qui ont fait le sacrifice ultime pour protéger nos libertés.

Sur une note beaucoup moins sérieuse, Danny Williams, ancien premier ministre de ma province natale de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, avait ordonné en 2004 que l’unifolié soit retiré de tous les édifices du gouvernement provincial en guise de protestation contre l’inertie du premier ministre Paul Martin en ce qui concerne la signature d’un nouvel accord avec la province sur le pétrole extracôtier. La plupart des gens de la province n’étaient pas à l’aise avec ce geste symbolique et avec l’idée que le drapeau serve à des fins politiques.

Très peu de personnes se sont opposées à l’idée de mettre les drapeaux en berne le 30 mai. Dans les jours qui ont suivi la découverte des sépultures anonymes, le geste était approprié et démontrait, de façon concrète, le deuil collectif et permettait d’honorer les victimes et les survivants des pensionnats autochtones. Pendant combien de temps les drapeaux resteront‑ils en berne? Comment pourrons-nous les mettre en berne à l’occasion du jour du Souvenir? Au lieu de poser des gestes symboliques permanents, nous ferions mieux de nous pencher sur les avis d’ébullition de l’eau et sur la crise du logement dans les réserves. Nous avons énormément de pain sur la planche, et la question des drapeaux n’est qu’une distraction.

La réconciliation est un processus, et non une déclaration politique. Le drapeau du Canada ne devrait pas servir à des fins politiques.

Nous avons un processus de mise en berne du drapeau du Canada pour souligner le décès de personnalités publiques importantes, des hommes et des femmes qui ont combattu et sont morts en notre nom, et des personnes qui ont représenté notre pays de manière exceptionnelle. Par exemple, le 11 novembre, nous rendons hommage aux personnes qui ont payé le prix ultime pour nos libertés en mettant le drapeau en berne. Puis, le 12 novembre, nous hissons de nouveau le drapeau pour que tous puissent voir l’unifolié et pour unir tous les Canadiens et les Canadiennes de notre beau pays.

Le premier ministre a récemment présenté ses excuses après avoir diminué l’importance de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation par ses actions. Il ne devrait pas non plus réduire l’importance du drapeau du Canada. Mettons-le en berne le 30 septembre de chaque année pour marquer la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, comme nous le faisons lorsqu’arrive le jour du Souvenir, pour ne jamais oublier.


Le sénateur David M. Wells représente Terre‑Neuve-et-Labrador. Il est président du Comité permanent de l’audit et de la surveillance.

La publication du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) du Canada, en 2015, a créé une véritable onde de choc à l’échelle du pays.

À l’époque, le président de la Commission, Murray Sinclair, estimait à 6 000 le nombre de décès ayant eu lieu dans les pensionnats autochtones, mais le nombre réel pourrait être beaucoup plus élevé. Le volume 4 du rapport de la CVR indique que le taux de mortalité dans les pensionnats a atteint un sommet à la fin des années 1920, soit plus de cinq fois le taux de mortalité de la population générale. La fermeture du dernier pensionnat en 1997 rend cette tragédie encore plus inimaginable.

Les personnes qui ont mis en doute les conclusions du rapport n’ont pas pu ignorer la sinistre découverte de plus de 200 sites d’inhumation sur le terrain d’un ancien pensionnat autochtone sur le territoire de la Première Nation Tk'emlúps te Secwépemc, laquelle a été suivie de la découverte de 751 tombes non marquées dans un cimetière près de l’ancien pensionnat autochtone de Marieval, sur le territoire de la Première Nation Cowessess, à l’est de Regina.

En faisant du 30 septembre la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, le gouvernement a reconnu l’ampleur de la tragédie et a respecté les principes de commémoration énoncés dans les recommandations du rapport de la CVR.

Il était tout à fait approprié de mettre les drapeaux canadiens en berne à la suite de ces horribles découvertes. Or, pendant la campagne électorale fédérale, Justin Trudeau a déclaré que les drapeaux ne seraient hissés que lorsque nous aurons travaillé avec les communautés et le leadership autochtones et déterminé qu’il est temps de les remonter et de poursuivre le dur travail de la réconciliation.

Voilà qui pourrait prendre un certain temps, étant donné que M. Sinclair a écrit dans son rapport que le processus de réconciliation pourrait s’étendre sur plusieurs générations.

Peu de symboles unissent les Canadiens d’un océan à l’autre comme le drapeau du Canada. C’est aussi cet insigne que les soldats, femmes et hommes, portent lorsqu’ils servent en notre nom ici, au pays, et à l’étranger. Enfin, le drapeau recouvre le cercueil de ceux et celles qui ont fait le sacrifice ultime pour protéger nos libertés.

Sur une note beaucoup moins sérieuse, Danny Williams, ancien premier ministre de ma province natale de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, avait ordonné en 2004 que l’unifolié soit retiré de tous les édifices du gouvernement provincial en guise de protestation contre l’inertie du premier ministre Paul Martin en ce qui concerne la signature d’un nouvel accord avec la province sur le pétrole extracôtier. La plupart des gens de la province n’étaient pas à l’aise avec ce geste symbolique et avec l’idée que le drapeau serve à des fins politiques.

Très peu de personnes se sont opposées à l’idée de mettre les drapeaux en berne le 30 mai. Dans les jours qui ont suivi la découverte des sépultures anonymes, le geste était approprié et démontrait, de façon concrète, le deuil collectif et permettait d’honorer les victimes et les survivants des pensionnats autochtones. Pendant combien de temps les drapeaux resteront‑ils en berne? Comment pourrons-nous les mettre en berne à l’occasion du jour du Souvenir? Au lieu de poser des gestes symboliques permanents, nous ferions mieux de nous pencher sur les avis d’ébullition de l’eau et sur la crise du logement dans les réserves. Nous avons énormément de pain sur la planche, et la question des drapeaux n’est qu’une distraction.

La réconciliation est un processus, et non une déclaration politique. Le drapeau du Canada ne devrait pas servir à des fins politiques.

Nous avons un processus de mise en berne du drapeau du Canada pour souligner le décès de personnalités publiques importantes, des hommes et des femmes qui ont combattu et sont morts en notre nom, et des personnes qui ont représenté notre pays de manière exceptionnelle. Par exemple, le 11 novembre, nous rendons hommage aux personnes qui ont payé le prix ultime pour nos libertés en mettant le drapeau en berne. Puis, le 12 novembre, nous hissons de nouveau le drapeau pour que tous puissent voir l’unifolié et pour unir tous les Canadiens et les Canadiennes de notre beau pays.

Le premier ministre a récemment présenté ses excuses après avoir diminué l’importance de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation par ses actions. Il ne devrait pas non plus réduire l’importance du drapeau du Canada. Mettons-le en berne le 30 septembre de chaque année pour marquer la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, comme nous le faisons lorsqu’arrive le jour du Souvenir, pour ne jamais oublier.


Le sénateur David M. Wells représente Terre‑Neuve-et-Labrador. Il est président du Comité permanent de l’audit et de la surveillance.

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