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Perspectives — Du 14-16 mai 2019

La semaine dernière au Sénat : protection des langues des peuples autochtones, opposition au projet de loi C-48 en comité, amélioration des soins palliatifs pour tous les Canadiens et protection des océans du Canada.


Gouvernement

Les océans abritent un extraordinaire éventail d’espèces allant de minuscules invertébrés à la plus grosse créature qui ait jamais existé sur la planète, la baleine bleue. On pourrait penser que les océans sont infinis, inépuisables et indestructibles. Il n’en est rien. Les océans constituent un système vivant délicat dont l’état s’est gravement détérioré.

C’est la raison pour laquelle l’adoption du projet de loi C-55 – un texte législatif qui protège et améliore la santé des océans du Canada – représente un jalon si marquant. Ce projet de loi facilite la création de zones de protection marine au large de nos côtes et constitue l’un des trois projets de loi du gouvernement qui attendent la sanction royale après avoir été adoptés en dernière lecture au Sénat la semaine dernière.

Ces mesures législatives contribuent au respect de l’engagement international du Canada à faire passer la protection des zones marines et côtières de 7,75 à 10 % d’ici 2020, soit la cible définie dans la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique.

Deux autres projets de loi sont également prêts à devenir loi. Le projet de loi C-85 apporte les modifications législatives nécessaires pour ratifier la version actualisée de l’Accord de libre-échange Canada-Israël, dont la version originale est entrée en vigueur en 1997. Le projet de loi S-6, qui a été déposé au Sénat et a franchi la dernière étape de son étude à la Chambre des communes la semaine dernière, met en œuvre une convention fiscale entre le Canada et Madagascar.

Quand les travaux reprendront au Sénat le 27 mai, nous continuerons de débattre de 12 projets de loi du gouvernement, y compris des mesures pour la réglementation des armes à feu, pour le remplacement du système d’isolement préventif dans les prisons fédérales, et pour l’amélioration des règles relatives à l’évaluation des grands projets.


Opposition

Les sénateurs conservateurs ont insisté depuis le début du débat sur les projets de loi C-48 et C-69 sur l’importance pour le Sénat de sortir de la bulle d’Ottawa et de faire en sorte que les Canadiens puissent avoir leur mot à dire.

Les Canadiens ont parlé haut et fort, et les conséquences ont été dramatiques. Un des deux projets de loi libéraux controversés qui ont attisé les feux de la désunion nationale a été rejeté.

Le projet de loi C-48 a été rejeté mercredi dernier à la réunion du Comité sénatorial des transports et des communications. Le projet de loi était généralement considéré comme étant hostile à l’Alberta et à la Saskatchewan, puisque – contrairement à ce que laisse entendre son titre – il n’empêchait pas les pétroliers de circuler dans le détroit d’Hécate de la Colombie-Britannique.

Il interdisait simplement le transbordement de pétrole de l’Ouest du Canada vers des navires à partir de pipelines. Ce projet de loi ne ferait qu’aggraver le problème du pétrole canadien enclavé. Jeudi dernier, les sénateurs conservateurs ont proposé 90 amendements au projet de loi C-69 qui traduisent les préoccupations des gouvernements provinciaux et des compagnies du secteur de l’énergie de première ligne qui fournissent plus de 130 000 emplois de classe moyenne à l’échelle du pays.

Nous avons quand même de sérieuses réserves au sujet du projet de loi C-69, mais ces amendements contribuent à rétablir l’équilibre entre l’environnement et l’économie. Il incombe maintenant au Sénat et au gouvernement de décider s’ils respecteront les décisions des comités.

Nous, les sénateurs conservateurs, continuerons de défendre nos régions, et nos travailleurs du secteur canadien de l’énergie, avec tous les outils à notre disposition.


Libéraux au Sénat

La semaine dernière, j’ai pris la parole au Sénat pour parler de la Semaine nationale des soins palliatifs, soulignée cette année du 5 au 11 mai. Il me paraissait important de prendre le temps de reconnaître à leur juste valeur les soins palliatifs, car la fin de vie, la mort, la perte et le deuil nous concernent tous.

L’Association canadienne de soins palliatifs a choisi pour thème de la campagne de cette année « Finis les mythes ». Dans mon discours, j’ai voulu déboulonner certains de ces mythes.

Selon un de ces mythes, les soins palliatifs ne visent que le soulagement de la douleur, alors qu’ils comprennent aussi le soutien psychologique, social, affectif et spirituel, ainsi que du soutien aux proches aidants et du soutien pratique. Un autre mythe amène les gens à penser qu’ils ne sont pas prêts à recevoir des soins palliatifs, alors qu’au moins 89 % des personnes atteintes d’une maladie potentiellement mortelle peuvent en bénéficier.

Beaucoup de gens croient que recevoir des soins palliatifs, c’est admettre la défaite et que parler de la mort avec ses proches leur cause du stress. En réalité, plus on parle de la mort et de la fin de vie, plus on facilite l’acceptation, et plus on comprend ce que sont les soins palliatifs et ce qu’ils peuvent nous apporter. Nous devons encourager les gens à en discuter avec leur médecin et à faire connaître leurs dernières volontés à leurs proches sans tenir pour acquis que ceux-ci savent quels soins ils souhaitent recevoir.

Le nombre de Canadiens qui ont besoin de soins de fin de vie augmente considérablement. Par conséquent, nous devons plaider pour des soins palliatifs qui sont de qualité et qui sont accessibles à tous les Canadiens.


Groupe des sénateurs indépendants

Il y a quelques décennies, j’ai eu le plaisir d’étudier la linguistique et les langues modernes.

J’ai également eu le privilège de vivre et de travailler au Botswana et en Indonésie. L’immersion dans une autre culture et une autre langue nous aide à comprendre les gens et leur perception du monde.

Ces expériences ont façonné ma compréhension de l’importance de la langue et ont influencé mon étude du projet de loi C-91, Loi concernant les langues autochtones.

Pendant l’étude préalable du comité, nous avons entendu des témoignages sur la disparition tragique de langues dans les diverses régions du Canada. Par contre, nous avons également été informés des nombreux efforts novateurs et vaillants des peuples autochtones partout au pays pour se réapproprier des langues ancestrales précieuses et sacrées et les revitaliser, les promouvoir et les protéger.

En tant que membre du Comité sénatorial spécial sur l’Arctique, j’ai eu l’occasion de constater à maintes reprises, pendant notre étude des changements profonds et rapides qui transforment l’Arctique, que les Inuits dans le Nord ont vécu la même expérience.

Le projet de loi C-91 ne se résume pas à une question de langue. Il s’agit de capacité d’agir et d’autodétermination. Avoir la capacité d’agir, c’est avoir la volonté, le pouvoir et les moyens d’exercer concrètement son leadership.

Les dirigeants inuits et leurs homologues des Premières Nations et des Métis nous ont fait savoir très clairement que leurs langues sont essentielles à leur capacité d’exercer leur leadership et de développer les communautés fortes, saines et fières qu’ils souhaitent et dont ils ont été privés pendant beaucoup trop longtemps.

L’heure est venue de régler cet important dossier et je suis fière de participer à la concrétisation de cette mesure importante.

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