Aller au contenu

DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Terre-Neuve-et-Labrador

26 octobre 2023


Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour vous faire part de quelques réflexions sur le voyage que j’ai effectué le mois dernier à Terre‑Neuve‑et‑Labrador, en compagnie de mes collègues du Comité des pêches et des océans, afin d’étudier les effets d’une population de phoques surabondante sur la pêche canadienne.

Au risque de voler le texte du sénateur Manning, je voudrais vous parler de la qualité exceptionnelle des habitants de Terre‑Neuve‑et‑Labrador et de leur remarquable hospitalité. On dit souvent que vous n’y trouverez pas d’étrangers, mais seulement des amis que vous n’avez pas encore rencontrés.

Cela ne saurait être plus vrai que dans les collectivités visitées par notre comité. Port de Grave, la ville natale de la sénatrice Petten, est l’un de ces lieux dont on pourrait penser qu’ils n’existent que sur une carte postale. L’endroit est orné de magnifiques bateaux de pêche qui parsèment le port pittoresque. Là, des habitants au cœur aussi grand que l’océan Atlantique lui-même nous ont raconté l’histoire de la chasse aux phoques, aujourd’hui disparue, et de l’effondrement de la pêche à la morue. Ces histoires nous ont été transmises dans un salon de thé local qui avait été fermé pour la saison, mais qu’on a ouvert juste pour nous. On pouvait sentir la chaleur, l’hospitalité et la gentillesse authentique autour de la table. C’était un peu comme une réunion de famille avec des parents perdus de vue depuis longtemps.

Outre leur accueil chaleureux, les habitants de Port de Grave nous ont invités à revenir en décembre, quand tous les bateaux du port sont illuminés de milliers de lumières de Noël et que les quais se transforment en paradis hivernal scintillant. C’est déjà dans mon calendrier.

J’ai été étonnée d’apprendre que, dans les années 1930, à l’époque où la province était encore une colonie britannique, l’économie de l’île était en ruine. Le prix du poisson avait chuté, et le gouvernement était en faillite. Toute cette mauvaise gestion et la corruption ambiante ont déclenché une violente émeute. L’édifice Colonial, à St. John’s, a été pris d’assaut par les émeutiers, qui ont fait éclater des vitres, démoli des portes et ravagé le mobilier.

Le gouvernement de Londres a répliqué en imposant un gouvernement colonial non élu et dirigé depuis la Grande‑Bretagne. Malgré cette atteinte à leurs droits, et peut-être aussi à cause de leur très fort sentiment d’indépendance, les Terre‑Neuviens ont voté en faveur de l’adhésion de la province au Canada par une très faible marge en 1949.

J’ai aussi beaucoup aimé la superbe House From the Sea, qui abrite le centre d’interprétation John C. Crosbie sur la chasse au phoque. On peut y admirer une statue montrant Reuban et Albert John Crewe — le père et le fils — qui sont morts de froid enlacés lors de la tragédie de 1914, qui a coûté la vie à pas moins de 251 phoquiers.

Je peux vous assurer que nous n’avons pas chômé, mais le point culminant de ce voyage a été le « party de cuisine » organisé par la sénatrice Petten le dernier soir. Le flétan frais pêché a rendu cette expérience encore plus unique. Évidemment, un party de cuisine n’en serait pas un sans divertissement. Justement, le fils du sénateur Manning, Mark, est un musicien de talent — il a même été finaliste pour un prix Juno — et il est venu agrémenter cette soirée inoubliable de sa belle voix.

Je terminerai en remerciant tous ceux et celles qui ont rendu ce voyage possible, à commencer par les Téneliens, qui m’ont rappelé le sens du mot « hospitalité ». Comme on dit là-bas : bon vent!

Haut de page