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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La Journée mondiale des réfugiés

17 juin 2021


Honorables sénateurs, ce dimanche marquera le 20e anniversaire de la Journée mondiale des réfugiés. Il y a presque 50 ans, je suis devenue une réfugiée, et presque tous les jours, je remercie avec gratitude les Canadiens qui nous ont donné, à moi et à ma famille, un endroit où vivre et qui nous ont ouvert le champ des possibilités. Je sais combien j’ai de la chance de vivre au Canada et d’être Canadienne.

Au cours de la pandémie de COVID, nous avons tous vécu certains des moments les plus difficiles de notre vie. Cependant, il y a moments difficiles et moments difficiles. Je pense tous les jours aux gens qui ont fui pour sauver leurs familles et leur vie. Le monde se fermant lors des confinements, les réfugiés n’avaient plus nulle part où aller.

Muna Luqman, présidente de Food4Humanity, m’a raconté l’histoire de Mariam. Quand le conflit a éclaté, Mariam a dû fuir sa maison de Saada, dans le Nord-Ouest du Yémen, avec 13 enfants. Elle est veuve et a six enfants à elle, mais elle s’occupe de sept de ses neveux et nièces, son frère et sa femme ayant été tués lors du bombardement qui l’a obligée à quitter son domicile.

Voici ce que Mariam a dit :

Nous vivons dans des conditions terribles qui ne nous permettent pas de lutter contre la propagation de la COVID-19. Nous avons très peu d’eau potable et les mesures d’hygiène, comme se laver les mains, ne sont vraiment pas une priorité. Tout autour de moi, des gens meurent à cause de l’eau contaminée.

La nuit, il fait très froid, mais nous n’avons pas de couverture pour tout le monde. Alors, trois personnes se partagent une seule couverture.

Aujourd’hui, pour le 20e anniversaire de la Journée mondiale des réfugiés, je vous demande respectueusement d’avoir une pensée pour la situation dans laquelle ces personnes vivent. En tant que législateurs, nous avons adopté une mesure législative pour que nos frontières soient hermétiques.

Honorables sénateurs, je sais que nous avons pris la décision qui s’imposait pour les Canadiens. Pourtant, cette mesure a fermé les portes aux plus vulnérables. Je demande humblement qu’en tant que législateurs, nous cherchions des moyens d’aider les réfugiés.

Honorables sénateurs, je tremble à l’idée de ce qui aurait pu arriver à ma famille si le Canada nous avait fermé ses portes. Mon père n’aurait certainement pas survécu. Il aurait été assassiné.

En cette Journée mondiale des réfugiés, en cette semaine des réfugiés, nous devons réfléchir à ce que le confinement signifie et a signifié pour des gens de partout sur planète qui ne sont pas en sécurité dans le pays où ils sont nés. Nous devons penser aux réfugiés.

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