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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La santé publique

5 juin 2019


Honorables collègues, je prends la parole aujourd’hui pour exprimer ma reconnaissance aux professionnels de la santé publique, notamment à l’Association canadienne de la santé publique pour le rôle de leadership qu’elle joue dans le domaine. Partout au pays, ces professionnels se préoccupent de l’état de nos systèmes de santé publique, qui sont en danger.

Vous vous rappellerez peut-être que, il y a 20 ans, les systèmes de santé publique du Canada étaient en pleine déroute. Après la crise du SRAS en 2003, le rapport Naylor a donné lieu à un engagement à l’égard du renforcement de la santé publique partout au pays, notamment par la création de l’Agence de la santé publique du Canada. Malheureusement, l’intérêt pour ce dossier a faibli au fil des ans.

Les professionnels de la santé publique sont extrêmement préoccupés : ils craignent que les compressions et les initiatives de restructuration minent encore davantage l’efficacité des systèmes de santé publique. Nous devrions aussi nous en inquiéter.

La Saskatchewan, le Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve ont tous mené des restructurations en profondeur. Il y a eu des compressions au Québec. Le gouvernement de l’Ontario ampute de 200 millions de dollars le budget annuel pour la santé publique.

Dans un article paru récemment, le sénateur Eggleton nous a rappelé que nous ne consacrons à la santé publique que 3 à 4 p. 100 du financement destiné à la santé. Pour nos systèmes de santé publique qui souffraient déjà de sous-financement, ces coupes et ces efforts de restructuration alourdissent le fardeau d’un dispositif qui est déjà en difficulté.

Comme plusieurs sénateurs l’ont souligné, les récents cas de rougeole nous rappellent l’importance de la vaccination, et de la prévention des maladies et de la promotion de la santé en général. Les retombées économiques des programmes de prévention des maladies et de la promotion de la santé se font ressentir souvent à long terme. Lorsque ces programmes obtiennent du succès, il ne se passe rien jusqu’à ce que des problèmes surviennent… C’est une situation que tous les ordres de gouvernement doivent éviter à tout prix en écoutant la voix de nos professionnels de la santé publique.

Permettez-moi, en terminant, de revenir sur un passage du rapport Naylor qui est, je crois, toujours d’actualité :

La santé publique est considérée comme une chose acquise jusqu’à ce que des épidémies se déclarent, après quoi quelques belles paroles conduisent à quelques investissements, mais peu de véritables changements interviennent dans l’infrastructure ou les priorités de la santé publique. Il faut briser ce cycle.

Merci beaucoup.

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